J'étais parti de chez moi tel une fusée. Je n'avais jamais couru aussi vite je dois l'avouer. J'arrivai donc devant l'appartement de Maki. Justement je la vis entrain de sortir ses poubelles, j'allai lui demander des explications lorsqu'elle partit en courant au moment où elle me vit. Je soufflai pour me calmer. Maintenant elle ne me parle même plus, elle ne me regarde même pas dans les yeux, elle préfère s'enfuir. Soit... Mais je ne lui courrai jamais après. Je montai les escaliers jusqu'à son appartement. Je tournai la poignet mais la porte était fermée. Je l'ouvris grâce à la clé qu'elle m'avait donné. Quand je suis entré dans son logement je la vis entrain de fermer les fenêtres et de tourner en rond... Je fermai la porte derrière moi. J'avançai de quelques pas avant de lui poser des questions.

- Tu veux bien m'expliquer ce que c'est que ce message et cette réaction Maki?

Je lui montrai en même temps le message qu'elle m'avait envoyé nous concernant. Au fur et à mesure j'avançai vers elle. Je marchai lentement en allant vers Maki mais en un clin d’œil j'étais juste en face d'elle et la faisait reculer jusqu'au mur derrière elle. Bloquée par le mur je plaquai mon bras gauche au dessus de sa tête.

- Je peux savoir pourquoi tu t'es enfui? Je peux au moins avoir des explications?! Tu ne réponds à aucun de mes messages, je m'inquiétais pour toi et un jour je reçois un message me disant que tu me quittes! Tu penses que j'allais dire "Ok" et vivre ma vie sans plus te voir? Je crois que tu t'es trompé de personne si c'est le cas! En plus tu es partie en courant dès que tu m'as vu! Je suis quoi pour toi?! On aurait dit que j'étais un étranger qui voulait t'enlever!

Je ne comprenais pas. Elle aurait pu m'expliquer le pourquoi du comment, on en aurait parlé et si c'était une bonne raison je l'aurais accepté mais non! Je n'ai pas eu le droit à la discussion... Je voyais qu'elle tremblait, je pris son menton entre mon pouce et mon index, et lui fit relevé la tête pour qu'elle me regarde dans les yeux.

- Tu trembles Maki? Oooh, mais je ne vais rien te faire calme toi. Du moins ce n'est pas mon intention de base... Vois-tu je veux juste que tu m'expliques la raison qui t'as poussé à écrire ce message. Cependant, à part une bonne raison je ne te laisserai pas partir. C'est étrange que tu es oublié ce que je t'ai dit la première fois que je suis venu ici. Ce qui me fait penser... *prend ses deux poignets* Où est ton bracelet? Si tu ne l'as pas je suppose que c'était censé vouloir me dire que c'est fini n'est-ce pas?

Sur l'instant l'énervement m'envahissait, je ne le remarquais pas mais mes yeux n'avaient rien de rassurant, au contraire. Mes mains tenaient ses poignets fermement mais pas au point de les lui briser. J'avais un sourire narquois au coin des lèvres après avoir parlé. La discussion était lancée...

Elle me parla enfin, elle commençait à pleurer. J'enlevai de la force sur ma prise. Maki pouvait se dégager à tout moment. Elle sortit son portable et me montra le nombre d'appels et de messages qu'elle avait reçu pendant ces deux semaines. Tous ces messages et appels n'ont pas eu de réponse. Mes yeux devinrent de moins en moins inquiétant, cependant on comprenait mon incompréhension on voyant mon visage. Pourquoi avoir faire ça? A quoi cela rimait? Je la fixais droit dans les yeux même si les siens regardaient un peu partout ne pouvant regarder que dans une seule direction. Alors elle tremblait de frustrations... Elle n'arrive pas à me dire la raison de son message car elle a peur de ce que je pourrais dire plus tard. Mais ça ne répond toujours pas à mes questions... J'étais devenu plus calme mais l'impatience et l'énervement étaient restés. Maki regarda ses poignets lorsque j'évoquai le fait qu'elle n'avait pas son bracelet sur l'un de ceux-ci. Elle l'aurait perdu apparemment. Elle me poussa légèrement, je restais silencieux. Je la laissai partir vers sa chambre. Je soufflai de nouveau. Je me retournai, prenant appuie sur le mur. Je croisai mes bras, mon index droit tapotant mon biceps gauche. Mon impatience se faisait sentir de plus en plus. Maki revint les larmes aux yeux, tenant la chaîne du bracelet que je lui avais offert. Elle était cassée et elle me la tendait. Je tournai la tête vers elle. Elle m'expliqua que la chaîne s'était cassée et qu'elle ne l'aurait jamais enlevé d'elle-même. Elle commença enfin à m'expliquer ce satané message et cette réaction.

- Tu es tout pour moi ! Je suis tellement heureuse à tes côté … Mais quand tu m’as dis que tu restais avec ta colocataire … Je ne voulais pas ! J’étais mal … J’ai tout laissé tomber … Je n’allais plus au travail … je ne mangeais plus … je ne faisais plus rien … *détache ses cheveux* J’ai même laissé tomber mes cheveux … Tu es tout mon monde Ootany … Sans toi … Tout mon monde s’effondre … Voilà pourquoi ce message … Je n’en pouvais plus d’avoir mal …

- ...

Je ne disais toujours rien, je l'observais. J'étais encore contre le mur et ma tête était tournée dans sa direction. Soudain elle s'écroula par terre, sa tête entre ses mains. Je m'avançai vers elle, me décollant du mur. Je la regardai étant debout et elle sur ses jambes. Je m'accroupis et lui répondis :

- Tu veux dire que si tu m'as envoyé ce message c'était pour cette raison? *souffle* C'est exactement la même raison que la dernière fois... Maki tu es une idiote! Primo, tu es coiffeuse, tu te dois d'avoir une clientèle pour gagner ta vie. Donc ton apparence et ton moral compte beaucoup. Secundo, *lui prend le visage entre ses deux mains enlevant celles de la jeune femme* pensais-tu vraiment que je t'en voudrais d'être jalouse?!

Je tapai une fois sur sa tête avec le côté de main sans lui faire trop mal.

- Baka! Je suis heureux que tu sois jalouse mais pas avec Wendy... C'est comme ma soeur je te l'ai dit. Imagines deux secondes, je sais c'est difficile et horrible mais je pense que c'est le seul moyen de te faire comprendre... Imagines que ce mois-ci Rose ne soit plus de ce monde, que ton père avec qui tu vivais soit partit de la maison et que j'ai également quitté la ville... Je pense que toi aussi tu aurais eu besoin d'un soutien. Au moins tu regrettes de me l'avoir envoyé. *montre son portable et efface sous ses yeux le message* Voilà c'est oublié. De plus, je ne t'en veux pas alors n'essaye pas d'interpréter mes réactions, voilà où ça nous mène! Je n'ai jamais dit que je voulais te laisser pour une autre que je sache! C'est loin d'arriver tu peux me croire... Donc au lieu de sauter aux conclusions, parlons tu veux bien? Mais je te préviens, si tu m'envoies de nouveau ce genre de message je pense que tu me verras dans un état pire que celui d'aujourd'hui. Je me suis bien fait comprendre? D'ailleurs Maki... Je ne suis pas si merveilleux que ça, j'ai aussi mes défauts...

J'ouvris mes bras vers elle pour qu'elle vienne dans mes bras me faire un câlin. Si elle ne le faisait pas d'elle-même, c'est moi qui l'aurais fait. Depuis deux semaines je ne l'avais pas vu, je l'embrassai sur la joue avant de lui chuchoter "Toi aussi tu es mon monde, baaaaaaaaka". Je détournai le regard, faisant semblant de ne pas la regarder.

Lorsque j'ouvris mes bras elle se blottit à moi. Je les refermai sur elle après m'être mis sur mes genoux. Elle avait beaucoup maigri ça se voyait et ça se sentait au touché. Je glissai une de mes mains dans ses cheveux, ma tête sur son épaule, blottit contre son cou. Soudain elle posa une de ses mains sur mon torse et l'autre au niveau de son cœur. Je la lâchai, visiblement elle avait encore quelque chose à me dire.

- Tu n’as pas compris Ootany … Qu’elle soit comme ta sœur ou non je m’en fiche ! Que tu reste vers elle dans ses moments là ça passe mais à chaque fois je ne te vois pas ! La seule chose que j’ai c’est des messages et je veux plus même si tu viens me voir pas longtemps pour retourner vers elle après … Mais tu ne passe jamais, tu me laisse toujours toute seule … Et ça sa me rend malade ! C’est comme si elle, elle ne va pas bien donc moi je n’existe plus … C’est ce que je ressens dans tu me dis qu’elle ne va pas bien …

- *se relève* C'est une caméra cachée? Si c'est une blague je pense qu'il est temps de l'arrêter et vite. Si je t'envoie des messages c'est pour te montrer que je pense toujours à toi! C'est pour ne pas que je perde une raison de vivre, MA raison de vivre! De plus, si tu savais comment je voulais te voir mais je ne le faisais pas! Tu te demandes sûrement pourquoi n'est-ce pas? Si je t'avais vu pendant que je consolais Wendy j'aurais voulu te voir encore plus! Puis encore plus la fois d'après, ça aurait formé un cercle vicieux et je ne pourrais plus me concentrer sur Wendy qui avait besoin d'aide, de réconfort et de soutien. Puis je vois que tu ne réponds à personne en fin de compte. Le seul moyen que j'avais trouvé pour te montrer que je pensais à toi en essayant de contrôler mes envies n'a pas marché et voilà où nous en sommes...

Je me retournai et entendis son téléphone sonner. Je tournai ma tête vers elle. Sa tête était baissée et elle pleurait, je détestais ça mais j'étais de nouveau énervé et donc pas apte à la consoler. Elle sortit son téléphone et décrocha. Vu comment je pouvais entendre la voix de son interlocuteur j'avais compris qu'elle avait mis le haut parleur. J'attendis les bras croisés qu'elle finisse son appel. Sauf que ce n'était pas un appel ordinaire au contraire. La voix était celle d'une femme, une femme plus âgée que Maki dans les alentours de la quarantaine. A ce que j'avais compris c'était sa mère, son père était décédé hier. Elle continua de pleurer, qui ne le ferais pas? Elle s'agrippa à mon tee-shirt en collant sa tête contre mon torse. Je lui caressai la tête pendant qu'elle m'expliqua sa relation avec son père, ce qu'elle pensait d'elle, qu'elle ne voulait pas que je la vois dans cet état. Elle pleurait de plus en plus, je sentais qu'elle cachait ses cris en se collant contre moi. Je ne dis rien, la laissant pleurer. Je ne lui disais que quelques mots.

- Calme-toi, je suis là... Tu vas surmonter cette épreuve... Tu n'es pas toute seule...

Quand elle fut un peu plus calme, je partis dans sa cuisine pour lui faire du thé. Tout seul dans la cuisine je tapai le mur à ma droite avec la main gauche.

- Pu*ain! Encore une! Je ne peux jamais rien faire...

Maintenant c'était Maki qui souffrait. Parfois je me demande si c'est le destin ou si c'est moi qui porte malheur... Il faudrait que je passe plus de temps avec les personnes que je connais... Je devrais peut être rendre visite à ma tante, mon oncle, Victorica et Joshua. Enfin bon, avant de partir dans la cuisine j'avais assis Maki sur le canapé. Quand je revins dans le salon je lui tendis la tasse de thé. Je lui faisais quelques services mais j'étais toujours frustré et énervé. Je pris mon téléphone et lançai une application de rythme. Je mis une musique que j'aimais bien et commençai à taper doucement sur les ronds qui apparaissaient sur l'écran. J'étais appuyé sur le mur tout en "jouant". J'attendis qu'elle se calme encore un peu. Un silence lourd et pesant planait dans la salle...

Continuant de pianoter sur mon téléphone pour faire des "perfect" je n'avais pas remarqué que Maki s'était relevée. Elle avait posé sa tasse. Elle se tenait devant moi et me prit mon portable. Elle le déposa lui aussi sur sa table basse. Elle me regarda dans les yeux. Je ne détournai pas le regard, je la regardai également dans les yeux. Cependant je ne souriais pas. Maki n'arrêta pas de s'excuser, de me demander de lui pardonner. Elle caressa mes joues. Mon regard devenait de moins en moins dure et sévère. Elle m'embrassa. Je lui rendis son baiser. Je sentis qu'elle regardait mon collier, la chaîne qu'elle m'avait offert plus précisément. Soudain elle partit prendre sa tasse sur la table basse. J'allais prendre mon portable et le ranger dans ma poche et je la vis tomber. La tasse s'écrasa sur le sol et se brisa en morceaux. Maki se trouvait sur les morceaux éparpillés sur le sol. Elle se tapa sur les jambes, apparemment elle ne pouvait pas se relever. Elle se mit à parler, je n'avais pas eu le temps de bouger.

-C’est pas le moment ! En plus je suis tombé sur cette foutu tasse … *regarde Ootany* Pardon … Je voulais pourtant faire quelque chose de bien et pourtant je finis par tout gâcher de nouveau … *regarde ses jambes* Je ne sais pas ce que tu ressens en ce moment Ootany, je ne sais pas non plus ce que tu as du endurer pendant ses deux semaines … Mais je sais une chose, c’est que moi je n’ai rien fais de bien et par-dessus tout je t’ai fais souffrir pour rien. Cela je ne me le pardonnerais jamais ! Et pourtant … Je veux que tu me le pardonne … Je veux oublier ce passage de ma vie …

Sans perdre une seconde de plus, je vins vers elle en vitesse. Je sortis un mouchoir pour Maki, ses larmes coulaient à flots. J'en sortis deux autres. Un mouchoir pour manipuler les morceaux de la tasse cassée et l'autre mouchoir pour les déposer à l'intérieur.

- Ne reste pas ici, je vais t'aider à désinfecter. Attends moi dans une autre salle, j'arrive.

Les morceaux de la tasse étaient tous entourés par le mouchoir. Je partis dans la cuisine pour les jeter dans la poubelle. J'avais vu que Maki s'était levée et était partie dans la salle de bain. Je l'entendais parler. Elle s'en veut encore plus que ce que je pensais. J'entendis un claquement je me retournai, le bruit m'avait effrayé. J'ai cru que quelque chose lui était arrivé. Je n'avais pas vraiment tort... Quelques secondes plus tard alors que j'allais arriver dans la salle de bain j'entendis Maki crier mon prénom. J'accourus et je la vis inconsciente sur le sol. Je me mis sur mes genoux. Je voyais du sang, certainement lorsqu'elle était tombée sur la tasse.

- Maki! Oy! Maki réponds moi! P*tain!

Retenant mon avis de taper dans quelque chose je la pris dans mes bras et la déplaçai dans sa chambre. Je regardai si elle respirait encore et heureusement oui. Son chat, inquiet pour sa maîtresse nous suivait et resta près de sa maîtresse. Je sortis mon portable et appelai les urgences pour avoir une ambulance. Je pris une intonation calme pour qu'elle comprenne tout ce que je disais malgré ma panique intérieure.

- Bonjour, je m'appelle Ootany Kozumy. Je suis actuellement chez ma copine, elle est évanouie, elle respire encore cependant elle est blessée et n'a pas mangé depuis une à deux semaines. J'ai besoin d'une ambulance en urgence. Nous sommes dans la résidence au bâtiment Théo Portand, appartement 2. Je serais à la fenêtre qui sera ouverte. Merci beaucoup.

Je raccrochai après que la femme m'ai dit qu'elle allait envoyer une ambulance. Je lavais à la va-vite les tâches de sang dans la salle de bain avant de revenir dans la chambre de Maki. Je pris la main de Maki, elle tremblait malgré qu'elle soit inconsciente. J'embrassai sa main avant d'entendre quelques minutes plus tard une sirène d'ambulance. J'ouvris une fenêtre du salon et me mit devant. Je criai aux ambulanciers que j'étais ici. J'ouvris en grand la porte et leur fis signe. Ils entrèrent avec un brancard. Ils mirent Maki dessus. Je pris quelques affaires de Maki comme des affaires de rechanges, sa carte vitale, son portefeuille avec sa carte bleue, sa carte d'identité ainsi que d'autres papiers et son téléphone. Je pris mes affaires. Je fermai la fenêtre et la porte à clé. Je montai dans l'ambulance avec eux. Je lui pris la main. Un ambulancier me demanda si j'étais son petit ami, je lui répondis que oui... Nous arrivâmes alors à l'hôpital.

//Ootany quitte le rp//