atin d’été, j’observais le soleil se coucher. Il était sept heures passé du soir. Des lumières rouges, orangées qui décoraient à merveille le ciel dont les teintes de violets créaient un parfait dégradé avec le bleu prédominant. Assise sur un drap motif vichy bleu, je surveillais d’un coin d’œil Keessmee entrain de brouter l’herbe qui restait. Il est vrai que les fortes chaleurs du moment ont brulé la moitié de la verdure du parc. Sur son dos, Sonia se stabilisait à crue, en licol éthologique. J’étais attentive à ce qui se passait. Je ne tenais pas particulièrement à avoir une nouvelle catastrophe. Sonia commençait à revenir à elle. Elle a eut une phase pas facile voir plutôt extrême... Elle est toujours dedans d’ailleurs. Cependant, j’ai l’impression qu’elle va mieux. J’avais essayé de la remettre à ses origines. Moments ensemble, meilleures amies, Nutella, films... Bref ! Tout ce qui faut pour qu’une ado soit bien. Je m’allongeais, la tête vers le ciel. Je fermais les yeux, juste le temps de sentir la chaleur des rayons du soleil sur mon visage. Une légère brise accompagnait la température estivale, le tout était très agréable. Le temps d’un instant, je déconnectais. Fini le stress, fini la Elisa dure comme de la pierre, fini les difficultés de la vie... Juste... Moi. Pourquoi suis-je devenue comme ça ? Pourquoi avoir besoin de se prouver que l’on est invincible. Pourquoi ne jamais lâcher prise ? Pourquoi avoir besoin de toujours tout diriger et tout prévoir ? Pourquoi... ? Parce que des fois il suffit d’avoir un instant d’inattention et un échange est vite fait. Une vie d’ado presque parfaite : l’amour, l’amitié, les études, la santé.... Et il a suffit trente seconde d’inattention pour se retrouver dans ma vie. J’aurais pu rester avec ce caractère tranché et taquin mais malléable. Depuis ce temps, je garde le caractère tranché mais il n’y a plus moyens de le faire varier, de plus la taquinerie s’est transformé en méthode de provocation. J’ai un cœur de pierre prisonnier par de la glace. Churchill a dit un jour : « Si vous traversez l’Enfer, continuez d’avancer. ». J’avance et continue ma vie de femme... Bien que je sois restée dans ma vie d’adolescente. C’est Sonia qui me sortit de ma réflexion. Elle me prévenait qu’elle allait rejoindre des amies au Skate Park qui se situait plusieurs mètres plus loin. Je la laissais faire à condition qu’elle ramène le cheval dans son box, ce qu’elle fit sans trop me contredire. Une fois qu’elle s’éloignait, la solitude me gagna de nouveau. Je sortis mon appareil photo à la recherche du meilleur cliché que je pourrais avoir.

on reflex pointé sur la piscine naturelle, je mettais à contribution mon grand zoom. Le service aménagement de l'espace avait bien fait son travail. En effet roseaux, nénufars et plantes aquatiques avaient été mis à contribution. Le cadre était magnifique mais il était tout aussi propice à la baignade. Je fis la mise au point sur les plantes et réglait l'ouverture de mon objectif pour obtenir un arrière plan fondu. C'est au moment d'appuyer sur le bouton pour prendre un cliché que mon champs de vision fini par devenir noir! Un point t'interrogation gigantesque s'était dessiné dans mon cerveau. J'enlevais mes yeux du petit trou de mon appareil photo. Je levais la tête et vis un homme. Un jeune blond à la peau dorée et aux yeux émeraudes me demandai ce que je faisais toute seule. En même temps, j'entendais des groupies crier derrière. Qui était cet homme pour que des jeunes filles le remarque. En tout cas, j'en avais pas la moindre idée. Il partit tout de même pour leurs demander poliment de se la fermer! J'en profitais pour prendre ma photo. Loupé! Il était déjà de retour. Je poussais un soupir.

- Je profite de l'air d'été pour me couper de mon travail. Les choses simple sont les meilleures. Excusez-moi de manquer d'originalité, mais à quelle occasion venez-vous parler à une inconnue? Même si l'échange entre deux humains reste dans le commun des mortels, il y a en général une raison derrière cette attitude. Alors dans ce cas, j'ai deux réponses probables: soit vous venez pour que je vous rende un service, soit je vous ai tapé dans l'œil. Ai-je tord?

Ce naturel social était plutôt récurent chez moi. Surtout quand une personne m'est inconnue. Je n'avais donc aucun à priori sur le spécimen qui se dressait devant moi. Si jamais mon avis est plutôt négatif, il est vrai que mon accueil est beaucoup moins chaleureux. J'attendais avec impatience la réponse de l'homme à mes paroles provocantes.

on air surpris était inattendu. J’avais tout de même fini par comprendre que cet homme était connu.... Mais connu de quoi ou de qui, l’interrogation se posa. Les filles du parc étaient hystériques ! Je n’avais encore rien vu de tel dans notre petit village. Une célébrité parmi nous... En quoi ce blondinet était-il remarquable ? En tout cas la seule chose que je soulevais, c’étais cette étrange attitude d’embrasser les cheveux. Peut-être une tradition cachée du show-biz mais en tout cas, rien de très commun. J’explosais de rire. De plus, quelques instants en arrière, il s’était penché vers moi, m’observant et me détaillant. Apparemment je suis différente de ses fans... En même temps quand on ne connait pas la personne qui s’adresse à vous, vous n’allez pas l’accueillir comme une rock-star. De plus cette espèce de Don Juan improvisé me déclarait qu’il n’aimait pas les filles seules. Alors ce n’était pour me moquer que je rigolais, mais je venais de tomber sur quelqu’un d’original. Ce qui changeait des habituels hommes étranges sur lesquels j’ai déjà pu tomber dans le passé. Entre temps, nous venions de nous faire « paparazzer » par des jeunes filles au loin. Ceci avait l’air de le gêner, non pas par rapport à lui, mais par rapport à moi. Il était vrai que pour mon travail et ma fille, ce genre de comportement pouvais avoir quelques répercussions. Surtout qu’en ce moment, nous travaillions avec la police, il n’est pas question que des images compromettantes soit une quelconque cause de rupture de contrat. Je levai les yeux vers le blond.

-Ecoutez, j’ai un métier qui demande un certain sérieux. J’espère donc que votre attaché de presse sera sur le coup pour éviter toutes publications. De plus je pense qu’une photo de vous dans un petit village en train d’embrasser les cheveux d’une parfaite inconnue ne ferriez point vos affaires. Toutes vos fans françaises débouleront ici pour vous courir après. Fin de la tranquillité ! Parce que,  j’imagine bien que si vous êtes venu dans ce genre d’endroit, et non sur la côte d’Azur la plus jet-set, s’est bien pour profiter un minimum d’une vie « simple ».

Je me levai et mis toutes mes affaires dans mon sac.

-Si je suis si intéressante que ça, je vais dans un petit recoin en contrebas. Si on ne connait pas ce lieu, personne ne peut nous voir. Après, faites comme vous voulez.

Je partis dans le côté plus boisé du parc. Je suivis le chemin déjà dessiné où je viens souvent avec Keesmee. Puis, à partir du panneau indiquant la direction tout droit, je traversai les arbres en direction de l’ouest. On y trouvait une corde que j’avais accrochée à un arbre. Je la saisis et descendis la pente. Une fois les pieds sur le sol, du sable fin et échauffé par le soleil stimulait mes sens. Je me réinstallais en face de l’eau. Ici la « piscine » était beaucoup plus sauvage. En même temps, personne ne vient ici. Il faut connaitre le chemin et aménager un moyen de passer. Merci à Keesmee qui m’avait pété un plomb pendant notre première balade à pied dans cette forêt. S’il n’était pas parti plein c*l galop au hasard, je n’aurais jamais découvert cet endroit si parfait.                  

e pensais avoir touché un point sensible sur le sens d'une vie simple. Du moins je n'aurais pas de photos de moi sur le net. Une fois enfoncée dans la forêt, il me rejoignit. Je levai les yeux vers l'horizon. Un plan d'eau infini délicieusement attirant se dessinait. L'homme me demandai qu'est ce qu'on faisait maintenant! Je commençais à enlever mon tee-shirt dévoilant ma poitrine parfaitement dessinée dans mon haut de maillot de bain. Ma taille marquée et mon ventre plat s'accordait très bien avec mon type de morphologie.

- Et ben, commençons par le commencement! Comment vous vous appelez? Que faites vous dans la vie? Vous avez quel âge? Faites moi un petit topo!

 J'enlevais ma jupe pour être totalement en bikini. J'attachais mes cheveux, permettant de dévoilé mes yeux vairons. J'avançais de quelque pas vers l'eau. J'appuyais mon corps contre le bras de l'homme. D'un air pensif je lui indiquais que j'allais dans l'eau pour me rafraîchir. J'attendais de voir ce qu'allait faire l'homme en face de moi. Il y a toujours moyen de faire preuve de bonne volonté. Si ses airs de dragueurs avaient l'air vrais, il n'hésitera pas à venir... Ou sinon! C'est un bonhomme et il se pourrait qu'il exige que je vienne lui faire la conversation. Assise dans l'eau je laissais le soleil taper sur mon visage et ma poitrine. Je sortis mon regard de séductrice. Il marchait à 85% des cas. Un œil bleu océan et un œil vert émeraude qui brillait. Accompagné d'un sourire détaché, j'attendais sa réaction.

’eau était chaude et agréable. Aucunes algues, aucun poisson ne venait embêter les baigneurs dans ce coin du lac. L’homme avec moi avait aussi prévu son maillot de bain. Ce qui était plutôt surprenant d’ailleurs. Enfin, n’empêche qu’il vint sans brancher dans l’eau. J’avais un léger sourire en coin. Je tenais l’homme par sa... Vous avez compris. La testostérone parlait plus que lui. Ses pulsions de prédateur masculin prenaient le dessus. Il mit son visage proche du mien. Il me glissa dans un souffle son nom, son métier et son âge. Daisuke... Tel était le nom de ce charmant jeune homme aux abdos voyants et aux fesses joliment dessinées. Il me revoyait ma question. Je rapprochai dangereusement mes lèvres des siennes. Je lui donnai mon nom : Elisa Vitellius ; mon métier : journaliste et mon âge : 26 ans. Puis je posais ma bouche sur la sienne délicatement, je touchais son corps presque parfait jusqu'à monté à son cou. Je mis mes deux mains à plats sur ses épaules et dans un grand mouvement vertical de haut vers le bas, je me détachais de lui pour lui mettre la tête sous l’eau une seconde. Morte de rire, je me relevais de l’eau. Je partis en direction de ma « serviette » et je me réinstallai en détachant mes cheveux. Je rigolais à plein poumons.

-Vous pensez vraiment que je me laisserais faire par un regard charmeur aussi vite ! J’en ai connu des regards comme celui-ci avant le votre. Bien qu’il soit parfaitement séduisant.

Je mis mes lunettes de soleils, sorti ma crème solaire et commençai à m’en mettre sur les jambes, les bras, le ventre.

-Alors comme ça vous êtes une star ? Vous chantez quoi et où pour qu’autant de jeune fille courent après vous d’un air hystérique !?

e soleil tapait sur mon corps. Daisuke était encore dans l’eau quand je lui demandais le pourquoi du comment il était une star. Il faut croire que monsieur « Je suis bien foutu » aimait que l’on le remarque. Nous discutions à quelques mètres d’intervalle. Puis je ne compris point le sentiment de panique qui l’envahi d’un seul coup. Il regardait à droite à gauche comme s’il cherchait quelque chose. Il finit par retrouver un pendentif qui devait lui appartenir. Ensuite, il sorti de l’eau et comme c’est un boulet très beau mais un boulet quand même, il tomba sur moi. Il se retrouva donc à califourchon sur moi avec sa tête et ses mains sur mes deux seins. J’ai explosé de rire. Je le trouvais tellement mignon mais tellement niais en même temps. Il était vraiment drôle sans qui le veuille. De plus sa petite réflexion me fis grimper dans la quatrième dimension du rire. Je n’en pouvais plus de ce grand bonhomme bien moins sage qu’il n’y parait. Je mis ma tête dans son coup, cherchai à le déséquilibrer pour le faire pivoter. Lorsque je sentis une légère perte de stabilité, je fis un genre de croche patte. Merci Nathan pour tes cours de self défense ! Nous roulions jusqu’à ce que j’arrive au dessus de lui. J’attrapais ses deux poignets fermement et m’allongeais sur son corps. Je lui glissais à l’oreille :

-Alors, comme ça on se tutoie maintenant. Si nous sommes aussi proches que ça, je peux me mettre à mon aise alors.

Je le lâchai et m’assis sur ses cuisses et attrapai mon sac. Je sortis un soutien-gorge en dentelle bleue turquoise et une chemise à carreau. J’enlevais mon haut de maillot de bain dévoilant pleinement ma poitrine qui ne tombait point. Les marques de la grossesse était passé par là mais avec le temps, j’avais retrouvé mon 90C. J’accrochai mon dessous, enfilai mon haut et commençai à accrocher les boutons pour le fermer. Je fermais ceux du bas et remontais au fur et à mesure. 

’ai chuté. Mais j’ai chuté de haut. Je ne pensais pas me confronté à un tel mur. En fait, peut être Daisuke avait un caractère plus affirmé que je ne le pensais. Il se laissait guidé par la testostérone mais quand il fallait prendre une décision il exprima son désaccord. Je fus coupé dans ma folie. Je pensais pouvoir continuer le petit jeu pendant un moment. Finalement, il va falloir partir dans une relation plus sérieuse. Il était loin, exprimant à plein poumon son sentiment de déception. Je me dirigeais vers la mer et regardai l’horizon. Le soleil descendait de plus en plus bas dans le ciel. Je pensais simplement profiter de l’instant présent, retourné à mon adolescence le temps de quelque minute. « Aller Elisa ! Courage, tu es une femme forte. Ce n’est pas les tourments d’un homme qui va te faire replonger. » Néanmoins je sentais l’envie de boire. Le besoin de noyer ma vie dans quelque chose. Je pourrais défoncer un paquet de clope mais je me suis promis de ne plus toucher à cette m*rde. Je me souviens encore de ses mots : « Elisa, j’aime faire l’amour avec toi. Mais je n’aime pas la paternité. J’aime se sentiment de liberté et d’euphorie quand on est ensemble, mais je suis trop jeune pour être père. Je veux continuer de jouer librement. » Tels sont les mots du père de ma fille quand il a décidé de ne pas reconnaitre l’enfant. Je retournais chercher quelque chose dans mon sac. Un cachet. Je le pris d’une seule traite avec ma bouteille d’eau. Puis je m’allongeais sur ma serviette. J’avais la tête qui tournait, des paroles s’entrechoquaient dans ma tête, entre mensonge et vérité, entre réalité et projection. Je m’assis sur ma serviette et avait le regard dans le vide. Au bout de plusieurs minutes, l’anxiolytique faisait effet. Coulant dans mes veines, une poignée de courage traversa mes veines. Je me relevais et calmement je me rapprochais de Daisuke.

-Ok, il faut savoir dire ses erreurs. J’ai peut être fait la maligne. Toi-même tu dois connaitre le sentiment du dominateur lors de la drague. Moi j’aime jouer et tester. Mais des fois, on dépasse les bornes. Je suis d’accord, si tu veux un second round. Ici ou dans un endroit plus privée. J’ai simplement envie de toi.

Je mis ma tête dans sa nuque et parcourait ses épaules de baisers sensuelle. J’avais envie de lui. Par la même occasion je déboutonnais sa chemise jusqu’en bas pour y mettre mes mains sur son ventre, sa taille puis son dos. J’avais juste envie de le croquer à pleine dent et de connaitre le vrai goût de sa chair. Son parfum m’envahissait telle une drogue qui te faisait tourner la tête. Je me laissai aller à une vague de sensualité.

’aimais ce moment de symbiose entre nous deux. Le feeling passait étrangement bien pour deux personnes qui viennent de se rencontrer. Alors que j’étais dans me lancé, mon téléphone se mit à sonner. Je restai figer le temps d’un instant. Puis je m’assis à côté des jambes de Daisuke en le regardant décroché. Quand je le vis me donner le téléphone avec le prénom Sonia écrit dessus, toute la réalité retombait sur mes épaules. Je pris le téléphone et après un léger « Allô » ma fille me tombait dessus. Elle était inquiète car j’avais disparue et que je ne décrochais pas mon téléphone. Apparemment ça faisait déjà dix minutes qu’elle m’appelait. Une minute de plus et c’était la police. Je soufflais, soulagée de voir qu’il ne lui était rien arrivé, de voir que Daisuke s’éloignait, de voir que j’étais une mère horrible. Je fis le break quelque seconde mais l’ado à l’autre bout du fil s’excitait toute seule.

--Sonia ! Sonia ! Calme-toi mon chaton. Je suis partie dans un coin tranquille parce que des groupies criaient rien qu’en parlant de leur artiste préféré. Je profite du couché de soleil. Si tu veux rester avec tes amies vas-y ! Si tu préfères rentrer à la maison tu peux. Il y a des restes d’hier soir que tu peux faire réchauffer. Je ne vais pas tarder de toute manière. D’ici une heure grande maximum je serais à la maison.

-Maman ?

-Oui ma belle ?

-Tu fais quoi ? Vraiment.

-*soupir* Je travaille mon cœur, je travaille... Mais je rentre très vite !

Je raccrochais, mis mon téléphone dans mon sac. Mon moral avait pris un coup. J’avais menti à ma fille. Tout ça pour profiter d’un moment plus détendu, loin des tracas du quotidien. Je suis terrible. A m’en terrifier moi-même. Je me levais et rejoins Daisuke dans l’eau. Toujours nu, la température commençait à s’abaisser et j’avais la chair de poule. Je m’assis à côté de lui et posai ma tête sur son épaule comme si son corps pouvait me réconforté. J’étais mal mais son odeur me donnait des effets d’anxiolytiques.