Lumière sur une disparition [PV : Larry & Jack]

Je poussa la lourde grille qui, je l'espérais, était celle de l'entrée du parc. Arrivé en ville il n'y a pas si longtemps, je ne connais pas encore tous les quartiers et endroits à fréquenter. Alors pensez, quand on reçoit un appelle d'urgence nous disant qu'il fallait que je me rende rapidement au parc.... Je jeta un coup d'œil à ma montre. 14h52. J'aurai dû arriver il y a presque une heure ! En même temps, l'agent qui m'a appelé à pas été f*utu de me dire où exactement je devais aller ! J'ai dû me perdre quatre ou cinq fois. A un moment, j'ai même cru être arrivé, sauf que je m'étais tellement éloigné de la ville que ce n'était pas le bon parc... Vous auriez dû me voir, chercher les agents de la brigade criminelle dans un parc où ils n'étaient même pas !

C'est donc légèrement énervé que j'arrivai dans le parc, mon casque de moto à la main. Ah oui, parce que je roule en deux roues, et il faut que vous sachiez que ce n'est pas du tout facile de trouver une place avec ces véhicules. Toujours quelqu'un pour râler si vous prenez une place pour voiture, et bien sur, les places réservées aux deux-roues sont toutes prises ou trop loin. Oh, et puis, pour finir... J'ai garé ma moto en plein milieu du trottoir vers l'entrée du parc. Eh ouais. Après tout, j'suis de la police, je fais ce que je veux. Ah, et légèrement tendu aussi, car avec une heure de retard dès mes premiers jours de services, je pense bien que sa ne va pas passez inaperçu...

Je passa une main dans mes cheveux afin de les recoiffer vite fait, le casque ne donnant pas une coupe très... avantageuse. Jusqu'à présent, il n'y avait rien de vraiment anormal dans le parc... Aaaarg ! Je ne me suis quand même pas retromper d'endroit ?! Mis à part le fin qu'il soit anormalement désert... Même en regardant bien, personne à l'horizon... Même pas de jolies filles faisant un jogging, en débardeur moulant et short, et dont la poitrine remue à chaque pas.... Aaaaaah mon Dieu mais qu'est-ce que je fais là ?
Puis le bruit me sortit de mes pensées. Par bruit, j'entends voix. Pas que j'entende des voix dans ma tête, hein ! Des voix humaines quoi... Raaaah vous comprenez jamais rien ! Encore quelques mètres et puis enfin (je dirai plutôt déjà), de la compagnie ! Youpi. Alors que je m'avançais vers les agents, cherchant un indice sur ce qui se passait; car bien sur je n'ai toujours pas été prévenu de ce pourquoi on m'avait appelé, un des agents débarqua de nul part. Non, pas de nul part comme s'il était apparu de nul part au premier degré, c'est juste que je ne l'ai pas du tout vu arrivé... Vous me prenez vraiment pour un abruti !?

<< Monsieur Lawson ! >> Et je ne le connaissais même pas ! Étais-ce le supérieur dont on m'a parlé à la gendarmerie ? Non, je ne pense pas... Pas assez sévère pour donner des ordres.  Mais allait-on me dire ce qu'il se passait ici ? Plusieurs agents se trouvaient plus loin, apparemment occupés à chercher quelque chose... Mais quoi ? Alors que j'évaluais le paysage autour de moi, mes yeux retombèrent sur l'agent.... Mais qu'est-ce qu'il me veut ?? Il me racontait quelque chose.. M*rde c'était surement à propos de l'enquête ! << Tenez, c'est l'annonce qui à été diffusée au journal télévisé il y a quelques jours >> Il me tendit une feuille. Que dit-je. Il me plaqua sa feuille contre le torse, et continua à me parler. Mais je me fichais de ce qu'il pouvais bien me raconter, je baissa les yeux vers la feuille. Il était écrit :



Quoi ? Mais quel rapport avec ce parc ? Je ne comprenais décidément plus rien. Ah. Oui. L'agent. Peut-être que dans tout le baratin qu'il me racontait, se trouvait l'explication... Je leva les yeux. Hein ? Quoi ? Mais où est-il passé ? Je l'aperçu sur un chemin à ma droite, m'empressai de le rattraper en quelques foulés. Labruti continuais de parler, comme si je l'écoutais depuis le début...
<<(...)jusqu'à ce qu'on reçoive un appel d'un témoin, que nos collègues sont en train d'interroger. Une jeune maman de 25ans, qui serait venue avec ses deux filles dans le parc. L'une d'elle serait revenue avec un téléphone à la main, trouvé derrière ce buisson. Le téléphone serait celui de Charlotte. En s'approchant, la mère aurait trouvé un collier, appartenant aussi à notre disparue. Nos équipes auraient retrouvés du sang sur un des bancs du parc, à une cinquantaine de mètres d'ici, et sont en train de l'analyser. Notre hypothèse serait que la jeune femme ... >>
Je le laissa parler, m'arrangeant pour partir discrètement. Et puis, discret ou non, il était tellement passionné par son récit qu'il ne remarquait rien autour de lui... Et puis, j'avais entendu ce qu'il me fallait. Je rebroussa chemin, me dirigeant vers l'endroit où il m'était tombé dessus, avec l'idée de prendre le chemin de gauche cette fois, et de me diriger là où j'avais aperçu les équipes de la brigade criminelle.

Je relisais une fois de plus la feuille que l'autre abruti m'avais refilé. Une alerte disparition... Je n'avais jamais vu la femme figurant sur la photo affichée. Elle habitait dans le coin ? Oh, et puis après tout je me fichais de qui elle était... Elle avait disparue, et tout le monde sait qu'il y a très peu de chances pour qu'on retrouve ces personnes qui disparaissent ! Enfin, les retrouver c'est une chose... Mais vivante... Ou du moins entière, c'est autre chose... Bien sûr que nos agent ne disent pas sa à la famille ! Non, eux, leur boulot c'est de dire "Nos équipes font absolument tout ce qui est en leur possible pour retrouver votre fille, madame..." Un frisson me parcouru. Ces mecs-là sont vraiment de sales menteurs, et tous des sales.... Une pensée me stoppa net ; d'une façon ou d'une autre, je faisait parti de ces mecs-là...

J'arrêtai de marcher et poussa un léger soupire. A voir les flics sur le terrain, il était vrai qu'ils faisaient tout leur possible... Mais c'était rarement suffisant.. Et la famille le savait ça ; que les chances de retrouver la victime en vie étaient faibles. Mais l'espoir... Oui, ce sentiment réconfortant et pourtant si destructeur... Mais es-ce vraiment bon de garder de l'espoir en soi plutôt que d'affronter la vérité ?
Où-là ! Je vous voit venir ! Vous vous demandez d'où me viens cet élan de philosophie... Eh bien.... Heu... Bref !! Quoi qu'il en soit, j'en suis venu à me dire qu'il faudrait en venir à terme de cette affaire, d'une façon ou d'une autre. Rien que pour abréger leur attente interminable et ces doutes qu'ils ont en eux... Même si on pourrait ne pas l'abréger de la bonne façon, et remplacer ce sentiment d'espoir par un énorme gouffre noir de tristesse... Mais, heu... Il devaient savoir non ? Arg, je m'égare encore !

Quoi ? Vous ne me croyez pas ? ... Bon ! Très bien ! J'avoue ! Si je veux finir cette affaire, c'est juste parce que j'ai envie de rentrer chez moi et de vider une bouteille de whisky... Mais le principal, c'est que je soit motivé pour aller aider ces policiers là-bas et ...

- Bonjour. Excusez moi, que se passe t-il ici ? Rien de grave au moins ?

.... Et qu'est-ce qui va encore m'être reproché plus tard ? De ne pas assez m'impliquer et de ne pas aider les autres agents ! Très drôle !
Je me retourna vers l'homme arrivé, encore une fois, de je-ne-sais-où. Jamais vu. Mais ce n'était pas un flic. Doooonc il ne devrait pas être ici !

- Monsieur, vous n'avez pas le droit d'être ici. Le parc est fermé et sous contrôle, alors je vais vous demander de bien vouloir partir.

Je m'en sortais plutôt pas mal pour ne pas lui crier dessus et garder mon calme. Après tout, avoir pour commentaire "Agression d'un innocent" dans le rapport de son deuxième jour de travail, ce n'est pas positif... Quand à ce qu'il voulait savoir... Eh bien, je me rendis compte que je n'en savais rien... C'est pour cela que je ressort une des répliques de flic pré-écrite et toujours prête à être dite comme toutes celles utilisée par ces autres idiots... Soit une chose que je détestait dans ce métier et que j'espérais ne pas faire. Bon, maintenant, séance de relaxation intérieure... Rester caaaaalme ....

Le parc. Cette vaste étendue de pelouse, de verdures, d'arbres, d'herbe, d'herbe et encore d'herbe. Il y avait aussi quelques buissons qui se battaient en duel et quelques bancs un peu éparpillés. Mais la neige avait recouvert en partie les belles couleurs des feuillages et les arbres étaient d'une tristesse affligeante. J'avais le pressentiment que la Police avait déjà saisie l'affaire. Je m'explique. Je m'étais réveillé de bon matin, avait pris gaiement mon petit-déjeuner... Non ! Je plaisante ! En fait, je me suis réveillé à midi, complètement crevé parce que j'avais passé la soirée d'hier à festoyer et à boire comme un gros porc pour aucun événement qui ne vaut la peine d'être festoyé dans ce monde moisi ! Vous me suivez ? Non ? C'est que je suis trop intelligent pour vous ! Vous ne voyez pas le rapport avec le parc ? Eh bien, un peu de patience ! J'y viens ! La nouvelle avait été annoncée au journal du 20h de la veille. Je me souviens simplement m'être confortablement installé dans mon canapé, un verre de Scotch à la main que je prenais soin de siroter alors que la journaliste faisait allusion à la disparition d'une certaine Charlotte Costa. Bien sûr, je finis par comprendre qu'elle parlait de l'infirmière que j'avais rencontré lors de mon rendez-vous avec le docteur Johnattan. Une jolie femme au passage mais là n'est pas la question ! Les médias considèrent-ils que les gens sont sans cervelles ? Tout le monde se doute que cette fille est morte. Ceux qui s'imaginent qu'elle a seulement eu un petit incident et qu'elle va revenir sont des ignares particulièrement insupportables ! Après le journal, j'avais fini bourré et m'étais endormi affalé sur le canapé. Je n'avais pas la plus belle gu*ule au réveil, faut pas se mentir ! Heureusement que je n'avais rien de prévu si ce n'est vérifier que tout était sous contrôle de mon côté. J'avais pris ma douche suivi de tous mes soins quotidiens, c'est-à-dire baumes, gommage, masques, crèmes de jour. J'avais appliqué cette fois-ci sur mon visage un masque à l'aloe vera alors que normalement, j'en utilise un à l'argile verte. L'intérêt c'est que l'argile absorbe le surplus de gras et laisse la peau douce au touché. L'aloe vera a, quant à elle, des vertus purifiantes et laisse un parfum plus agréable que l'argile, c'est un fait. J'avais réalisé mes étirements comme chaque matin, m'étais habillé le plus classe possible. Mes chaussures en daim noires avaient été imperméabilisées pour ne pas les abimer dans la neige. J'avais enfilé un costume et un manteau noir Valentino haute couture et avait embarqué mes Ray Ban au cas où un rayon de soleil pointerait le bout de son nez. Je ne fais jamais dans le "cheap" ! J'avais conduis ma superbe Mazerati et m'étais garé sur une place interdite de stationnement. Une contravention ? Pff, ils peuvent m'en mettre une ! F*ck you, losers, I'm rich ! Et puis, ce n'est pas MA faute si la mairie refuse de me réserver une place V.I.P à chaque endroit public ! Si cela ne tenait qu'à moi, je ferais remorquer leur véhicules à ces p*tains d'ingrats et eux avec ! Mais je n'oublis pas que je suis un homme civilisé et que je ne tiens pas à me mettre à dos toute l'humanité dans son intégralité ! Bref, après avoir garé ma voiture, je m’étais rendu au parc prendre une bouffée d’air frais. Les policiers étaient déjà sur les lieux comme des fourmis à la recherche de nourriture ! Ils s’entassaient, formant un amas noir et lugubre à souhait ! Tout pour obscurcir ma superbe journée ! Il n’y avait pas une âme à l’horizon excepté les agents et un homme aux cheveux dorés que je connaissais. Jack. Ce cher Jack que je saluai lorsqu’il regarda dans ma direction. Je m’empressai de rejoindre la conversation qu’il avait débuté avec un policier.

- Je ne peux qu’acquiescer aux paroles de monsieur Johnattan ! Le périmètre n’est pas vraiment sécurisé si vous voulez mon avis ! déclarais-je en m’approchant. Messieurs. repris-je en les saluant d’un signe de tête. Vous semblez occupé ? Il y a un problème ?

J’avais l’air touché par l’enquête comme si j’ignorais les raisons de la présence de ce remue-ménage. Mon masque fonctionnait. Je n’avais plus qu’à contrôler mes émotions et mon anxiété. Je ne sais rien de la disparition de Charlotte Costa. Je suis juste un jeune homme riche et beau faisant un métier abominable à la mairie et qui occupe son temps-libre à peigner des œuvres d’art et à concocter de bons petits plats.

La présence de cet homme commençait sérieusement à me taper sur le système... De quel droit venait-il empiéter sur mon travail ? Est-ce que j'allais à son boulot moi pour lui poser un tas de question inutiles ? NON ! Alors pourquoi était-il encore la ? "nia nia nia je fais mon footing nia nia parc pas fermé" Voila exactement ce que ses paroles représentaient pour moi. Soit juste une source d'énervement. Et en plus il viens me dire qu'il était docteur... Mais raison de plus ! Il doit être assez intelligent pour comprendre que quand un parc est rempli de policier c'est qu'il y a quelque chose qui cloche non ? Et cet air de je-suis-supérieur-à-toi-et-j'ai-raison-de-toute-façon-donc-ferme-là qu'il a quand il parle me donne envie de lui en retourner une mais à un point qu'il n'imagine même pas...
Je suppose que sa devait être mon jour de chance, car un deuxième homme pointa son nez, et bien sur, lui non plus n'avait rien à faire ici ! Bien sur que non, sa aurait été trop beau... Je commençais à songer à du bizutage, même si ce n'était pas le genre de la maison d'empêcher un flic de bosser sur une affaire. Et voila que le nouvel arrivant était parti pour poser ses questions ... "Vous semblez occupé ? Il y a un problème ?" Nan mais quelle bande d'idiot ! Qu'est-ce qu'ils imaginent, sérieusement ? Que c'est l'heure de notre pause et qu'on avait tellement rien à faire qu'on a eu la merveilleuse idée de virer tous les gentils civils innocent d'un parc pour fouiller les feuilles de chaque buisson, sans raison ?

- Messieurs, vous n'avez rien à faire ici. Je vous le dit une dernière fois gentillement : sortez de ce parc. Certes, le périmètre n'est peut-être pas sécurisé, mais ce n'est pas mon boulot. Toutefois, merci de la remarque, je vais m'arranger pour que ce soit fait.

L'agacement que je ressentais à cause de leur présence se faisait tout de suite plus clair dans ma voix. Mais quand est-ce qu'ils allaient me f*utre la paix ses deux là ?

- Et quand vous voyez un parc habituellement plein, qui cette fois est désert, avec des véhicules de police garées devant chaque entrée du parc, des flics qui patrouillent dans tout le parc et une brigade entière en train d'effectuer ses recherches sur les lieux, il ne vous vient pas à l'esprit de ne pas y entrer, ne serait-ce même que pour alimenter un peu la curiosité qui vous ronge ?

Calme ? Vous avez dit calme ?
J'interpella le premier agent qui passa à proximité et lui fit remarquer, beaucoup plus gentillement qu'à ses deux jeunes hommes (et non, se n'est pas ironique), de placer les lieux sous sécurité et d'empêcher quiconque d'autre d'entrer dans ce parc. Peut-être pourrais-je ENFIN commencer mon travail.

La situation devenait palpitante à mesure que notre curiosité agaçait le pauvre agent de police ! C’était comique à regarder pour moi qui ne me souciais très peu ou pas du tout  de ses états d’âme ! Je préférais fermer les yeux et me souvenir de cette folle soirée. Dégustant un excellent gigot d’agneau préparé par mes soins avec amour aux sons de ses cris et de Beethoven. En accompagnement, j’avais fais revenir des poivrons jaunes et des cubes d’ananas à la poêle avec une touche de miel. Je conservais des morceaux de viande dans mon congélateur au cas où des invités se présenteraient. Je pourrai ainsi leur concocter un foie confi aux échalotes ou des joues au vin rouge. Mais revenons en à nos moutons ! Pour le moment, le docteur Johnattan tentait de justifier notre présence interdite en ces lieux. L’agent à qui nous avions affaire était redoutable et je doutais fortement pouvoir l’amadouer. Ainsi, je me laissais prendre au petit jeu de mon psychiatre, ajoutant avec détachement et ironie.

- Clairement, docteur. Je vais bien et j’espère que de votre côté, c’est la même chose ! Et vous, monsieur l’agent ? Vous avez l’air de très bonne humeur !

Le divertissement ne faisait que commencer. Si j’enfonçais le couteau encore plus profondément dans la plaie, allait-il virer au rouge écarlate pour exploser comme un ballon de baudruche après ? Il était aussi agréable qu’une nana qui a ses menstruations ! En toute circonstance, je gardais ma patience légendaire. Cet homme ne valait guère que je grille ma couverture. Une belle journée s’annonçait à l’horizon, pas la peine de la pourrir à cause d’un Blobfish ! Je continuais donc ma parade en souriant jusqu’à ce que je prenne un air grave en constatant la gravité de la scène.

- N’êtes-vous pas en train d’enquêter sur la disparition d’une certaine Charlotte Costa ? Ils en ont parlé hier soir aux informations. Ça fait froid dans le dos ! Vous avez trouvé la moindre trace ? Paraît-il que cela fait déjà quelques jours que son entourage n’a plus de ses nouvelles ? Vous croyez en la thèse de l’enlèvement ?

Finalement, j’aurai peut être dû me tourner vers le journalisme ! J’aurai fais fureur !

C'est qu'ils ont l'air bien têtu et pas mal ch*ant ces deux-là ! Non mais, pour une fois que j'avais envie de travailler moi... Bon, en quelque sorte c'était mon travail de les virer, donc c'est comme si j'avais affaire à des clients... Sauf que moi je voulais aller enquêter sur la sanglante disparition d'une jeune femme morte et certainement éparpillée en plusieurs morceaux et dont la famille attend le retour... Heu... Désolé de la brutalité de la chose, mais on n'en est pas loin ! J'entrouvris légèrement la bouche pour insister une dernière fois avant de sortir mon arme. Oui, car vous remarquerez qu'un flic insiste toujours plus de fois et dit toujours "pour la dernière fois". C'est chiant hein ? C'est pour ne pas avoir à utiliser son arme, car au fond il n'aime pas s'en servir. Certains vont même jusqu'à avoir plus peur d'utiliser leur arme que la personne en face de se prendre une balle... Ouais... Mais moi je ne suis pas comme ça. Vous dire que je n'attends que ça de pouvoir faire des menaces avec mon arme serait... Bah... Juste, en fait. Mais quoi ! On a l'air tellement plus crédible ! Et puis c'est une magnifique sensation que de tenir une arme braquée sur quelqu'un, d'enclencher la balle et d'avoir le doigt qui... Je crois que je vais m'arrêter là hein...

D'ailleurs, sans vraiment m'en être rendu compte, j'avais la main sur mon arme, accrochée à ma ceinture et prêt à la sortir. Mais je regarda ces deux hommes et quelque chose me traversa l'esprit. Non, pas de la pitié ! C'est pas comme si je comptais vraiment leur planter une balle dans le corps ! Pas que sa me déplairait pas mais... Oh ! Si on m'entendais dire ça ! Ma main retomba le long de mon corps, donc. Après tout, vu leurs deux tête d'idiots, ils semblaient prêt à rester ici. Deux blaireau qui n'ont pas de vie et qui n'ont rien trouver de mieux que d'aller enquiquiner le monde, et bien sur, là où les choses sont importantes. En même temps... On peut pas vraiment dire qu'on sauve des vies... Enfin, vous voyez quoi... Et puis vu l'enquête, si la fille qu'on recherche est ici, elle risque pas de s'enfuir... oui je sais c'est pas drôle, ahahah, ET ALORS ? nia nia nia on parle de quelqu'un qui est disparue et probablement kidnappée nia nia ! Oui, bah elle avait qu'à faire attention !

Bref, où est-ce que j'en étais ? Ah oui ! Les deux blaireaux ! Puisqu'ils ne semblent pas vouloir bouger et que leur déficience mentale ne leur permets pas de comprendre certaines choses, autant leur montrer que je ne vais pas me laisser faire. Et puis, tant pis pour aujourd'hui, je n'utiliserai pas mon arme !
Je leur adressa un petit sourire.

- M'oui... D'ailleurs, veuillez m'excuser. C'est vrai que je n'ai pas été très agréable depuis votre arrivée, et que j'aurai pu être moins agressif. Mais comprenez-moi, le métier demande du travail, et on a peu de temps pour se reposer... *se tourne vers le 2eme homme* Oh ! Vous avez entendu parler de cette affaire ? C'est vrai que ce n'est pas très rassurant, et tellement imprévisible... Peut-être avez vous vu ou entendu quelque chose qui pourrait nous aider dans notre enquête ?

Je reculais d'un pas.

Larry enchaînait les questions à propos d'un sujet que je ne connaissais pas et qui finalement s'avérait un peu trop proche de "moi" à mon gout. Cet homme se tenait visiblement bien mieux informé que moi sur les fais divers de la région. Chose à laquelle il n'était pas difficile de me surpasser il fallait l'admettre. Cependant venant de Larry je n'en était pas étonné. Sortir une nouvelle aussi déroutante dans une conversation des plus joyeuses lui ressemblait assez bien...
Quelque peu dérouté je demandais :

- Charlotte ? Charlotte Costa ?

Parlait-il vraiment de l'infirmière incroyablement sexy qui travaillait avec moi depuis une semaine ?
Je n'aimais pas ça. Les choses avaient prit une tournure incroyablement plus sérieuse que prévu. Mon visage avait cessé d'être joyeux pour revenir à son aspect habituel bien moins enfantin. J'avais beau ne pas la connaître depuis longtemps, il fallait avouer qu'elle était vraiment sympathique et attachante (autre que pour ses attraits physiques hein...). Mais bien plus loin que cela, cette affaire avait un lien direct avec moi. Je n’appréciais vraiment pas ce retournement de situation.

Mon dossier judiciaire était presque vierge et fermé depuis six ans. J'aurais apprécié qu'il ne soit pas rouvert de si tôt, surtout juste après mon arrivée dans cette ville. être impliqué dans cette affaire ne m'enchantit guère. Je ne voulais nullement être lié à tout cela. Pourquoi étais-je venu dans ce parc... En même temps c'était mieux que de l'apprendre directement au travail.
Je repris les choses à zéro.

- Au fait monsieur le policier. Je suis Jack Johnattan Et suis... le médecin en chef du service hospitalier dans lequel Charlotte travaille.

J'aurais peut-être dut dire "travaillais" car tout le monde sait qu'il y a peu d'espoir qu'elle soit retrouvée vivante un jour... J'étais sincèrement désolé pour elle.

De nos respirations s'échappaient des volutes de fumée qui s'évaporaient dans l'air froid de l'hiver tandis que les flocons continuaient de tomber sans arrêt. Les policier parlaient plus loin sans que j'y fasse vraiment attention. Myster Blue avait faillit dégainer son arme pour si peu et Larry était toujours aussi joyeux malgré les circonstances. Le ciel me parut tout à coup bien plus gris qu'avant. Ce n'était peut-être pas une si belle journée finalement...

- Flash Back -

- Je souhaite que cette soirée soit la plus belle de votre vie, mademoiselle Costa ! Vous aimez Mozart ? Je me suis dis que pour un dîner aux chandelles, c'était ce qu'il y avait de mieux ! Nous y allons ? Le fond de l'air est en train d se refroidir ! Je ne voudrai pas non plus abuser de votre temps et de votre gentillesse !

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"Oh que oui, je suis au courant, c'est moi qui l'ai tué macaque !" Non, je ne pouvais pas vraiment lui sortir ça... Pas que cette réplique me déplaisait, c'était du tonnerre mais... Cette expression est vraiment nulle ! Ce n'était enfin pas convenable d'insulter un des hommes qui assure notre sécurité à tous ! Pourquoi irais-je me mettre dans le pétrin ? Je ne suis pas totalement aliéné ! L'hiver était d'une beauté éblouissante. Les délicats flocons semblaient danser au rythme du vent et tourbillonner insatiablement. Je restai abattu faisant mine d'être innocent.

- Je suis navré. Je n'ai rien vu, rien entendu. J'imagine que cela doit être un désastre pour la famille... Je ne peux pas vous en vouloir monsieur l'agent. Je comprends à quel point c'est difficile de devoir travailler dans ces conditions épouvantables. Je suis Larry Mantis, salarié à la mairie, en charge de l'administration. J'ai rencontré Charlotte alors que je m'entretenais avec monsieur Johnattan. Elle était infirmière. Je n'en sais pas plus sur elle.

Etait. Pour moi, elle était déjà morte et enterrée. Enterrée, ça reste à voir ! C'est une image ! Je n'ai pas besoin de vous en confier plus ! J'avais par la suite laissé mon ami, Jack se présenter. J'avais dégommé une de ses collèges, il allait m'en vouloir s'il le découvrait ! Heureusement que je suis blindé de ce côté là. Comment pourraient-ils me soupçonner ? En apparence, je n'ai pas la gue*le de l'emploi. Je n'ai pas le parfait physique d'un hors-la-loi. Si on m'enlevait mes voitures de luxes, mes costumes chers et ma classe invétérée, je pourrai très bien passer pour un mec ordinaire ! Mais l n'y a rien de plus ennuyeux que la banalité !

Mon regard passait de l'un à l'autre, en silence et sans que mon visage n'affiche autre chose qu'un petit sourire de policier niais et crétin. Ce que je n'étais pas ! Loin de là... A l'intérieur c'était différent... Je ne me sentais pas du tout crétin, au contraire... Je dirais plutôt malicieux et désireux de voir la suite. Je n'avais encore rien de bien précis en tête, mais je dois bien admettre que ces deux personnages me plaisaient bien. Tellement... Différents et à la fois passionnants ! Intérieurement, j'étais comme un gamin trépignant d'impatience devant sa glace préférée ! Avec plus de classe quand même ! Oui... Bon... Je sens déjà vos regards assassins me reprochant de m'amuser avec les gens... Eh bien... Oui ! Niah niah niah t'es curel niah niah t'es un mauvais flic niah niah ... Oh sa va hein ! Ils n'avaient qu'à pas venir m'embêter dès le début... Eh puis je ne fais rien d'autre que de discuter en honnête homme avec de braves citoyens !
Et puis, au lieu de me juger de cette façon, observez plutôt la situation ; deux hommes. L'un, tambourinant la joie de vivre mais qui à l'air un peu trop sur de lui... Donc ; homme à surveiller. L'autre, un petit malin venu jouer à embêter le monde, dont le visage vient entièrement de se décomposer à la révélation de l'identité de la victime... Dépressif ? Pour un médecin ? Pas cool... Mais tellement sympathique !
Bon, puisqu'ils étaient venus ici, autant qu'ils restes, non ? Ils étaient venus chercher des petites nouvelles glauques pour se donner un peu de bonheur de se sentir supérieur aux autres. Pauvres personnages... S'ils savaient...

- ..... Tyler Lawson. Je suis le chef de brigade. Voyez-vous, je ne pense pas que l'on ait besoin de moi plus loin pour le moment, et... Comme vous sembliez connaitre plus ou moins Charlotte, accepteriez-vous que je vous pose quelques questions ?

Mon air posé et zen pourrait faire l'objet de remarques quand à la situation, mais voyez-vous, vu les circonstances... Je pense que sa ne changera rien de se faire du souci au point de ne plus cligner des yeux.... Ouais, bon, c'est aussi que j'ai autre chose à faire que de stresser pour un corps sans vie moi hein !
Ma question n'en étant pas vraiment une, je continua sans leur laisser le temps de répondre ;

- Monsieur Johnattan, vous travailliez dans le même service que mademoiselle Costa... Que saviez-vous d'autre sur elle ?

"sembliez" ? Il partait déjà du principe qu'elle était morte ? Quel étrange policier malgré le fait que cela ne représente que la stricte et malheureuse réalité...

- A vrai dire pas grand chose. Cela ne fait qu'une semaine que je suis ici voyez-vous. Je pourrais vous dire des choses bénignes.

oui car après tout je ne la connaissait pas vraiment. C'était une infirmière presque comme une autre que j'avais rencontré récemment, avec laquelle j'avais peu parlé et qui plus est peu travailler aussi il fallait dire.

- Bien. C'était une jeune qui je dirais avait une vingtaine d'année, tous juste entrée dans le métier. Elle était assez grande pour une femme avec de long cheveux brun lissés au fer à tous les coups et de grands yeux verts. Elle se maquillait beaucoup et n'était pas mariée. Je ne sais absolument pas si elle était en couple ou si elle avait de la famille, ou encore des problèmes quelconques car elle était très souriante. Agréable, elle prenait son métier à cœur et travaillait en moyenne dix heures par jours, ce qui est correcte pour une infirmière. Hum... sinon c'était plutôt le genre de femme à attirer le regard.

Il aurait été préférable de dire "incroyablement sexy avec des atouts plus que charitable et terriblement band*nts", mais il valait mieux s'abstenir.Qui plus est, je ne faisais pas le profil psychologique de chaque personne qui m'entourait. C'était d'ailleurs une chose à éviter si l'on voulait entretenir de bonnes relations avec les autres. Bon OK. Il m'arrivait parfois d'utiliser mes connaissances en psychologie dans la vie courante.... oui, oui tout le temps si vous voulez tout savoir. Mais bon, ça ne permettait pas de faire n'importe quoi.

- Après ce ne sont que des choses que vous savez probablement déjà.

Larry, se taisait dans son coin l'air neutre à cette affaire.

- Et vous Larry vous savez autre chose sur Charlotte ?

- Flash Back -

- Waouh ! C'est une grande maison que vous avez là, monsieur Mantis ! Spacieuse et luxueuse... La décoration n'est pas vraiment de mon style. Voyez-vous, je préfère le classique au contemporain. Mais je dois tout de même avouer que vous avez du goût ! Vous gagnez bien votre vie !

- Je vous en prie, appelez-moi Larry. Je vous remercie de votre franchise, Charlotte. Et oui, en effet, ma situation financière me permet de m’offrir quelques folies. Vous avez l'oeil !

- Oui, je sais, on me le dit souvent. Puis-je m'asseoir ?

- Bien sûr ! Les fauteuils de cette pièce vous ouvrent les bras ! Vous avez soif pour un verre de Martini ?

La jeune femme fit un "oui" assuré de la tête alors qu'elle venait de se poser confortablement sur un des sièges du salon. La cuisine était américaine. Ainsi, Charlotte et Larry avaient la possibilité de communiquer à distance sans grande difficulté. L'italien alla dans la cuisine, y ouvrir le placard où il stockait toutes ses bouteilles d'alcool. Il y dénicha le fameux Martini et remplit deux verres à cocktail. Ensuite, il prit soin de les décorer chacun d'une olive et il alluma la chaîne Hi-Fi, laissant les Rolling Stones animer la soirée.
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J’observais silencieusement les deux hommes s’échanger des regards et des informations. Je demeurais interdit par méfiance et antipathie pour ce Tyler Lawson. Evidement je persistais à vouloir dissimuler mes sentiments négatifs envers le chef de brigade. Il valait mieux pour moi de le tenir dans la paume de ma main. Cet homme représente un potentiel danger pour mes agissements et le monde auquel j'aspire. Quant à Jack, je le considère comme un ami. Je n'irai lui chercher des noises que s'il s'oppose à ce qui me touche personnellement. Tant que je gardais le contrôle, je n'avais rien à craindre de lui et de tous les autres d'ailleurs. Grande ? En effet, elle l'était. Belle ? Elle l'était encore plus... Si l'on veut bien oublier sa façon de se dandiner et le pot de peinture qu'elle s'étalait sur la figure !

- Bon d'accord, je l'avoue. J'ai discuté rapidement avec mademoiselle Costa. Je l'ai croisé dans les couloirs de l'hôpital et j'ai décidé d'entamer la conversation avec elle. Comme vous l'a révélé monsieur Johnattan, c'était une femme charmante et très attirante. Nous avons parlé de choses anodines jusqu'au moment où elle a reçu un appel important sur son portable de son ex-petit ami. Elle n'a pas voulu répondre. Le sujet a dévié. C'était quelqu'un de bavard, elle a jugé bon de me confier le fait qu'elle avait rompu avec ce même ex. Je sais également que depuis leur rupture, il ne cessait de la harceler...

Je baissai les yeux, tracassé par cette histoire. Au fond de moi, je pensais avoir répondu à la question du psychiatre. J'avais pu broder sur cette affaire et sur les conversations que Charlotte et moi-même avions eu. Tout en poussant un soupir, je sifflai du bout des lèvres.

- Mon Dieu, où peut-elle être à l'heure qu'il est ? Je suis désolé de ne pas vous être plus utile. Désolé pour vous aussi, monsieur Johnattan.

D'un air grave, je lui tapotai brièvement l'épaule par compassion.

J'écoutais plus ou moins attentivement ce que chaque homme m'avait dit. Enfin, ce que je eux dire, c'est que j'avais tout entendu, que j'avais laissé ces informations dans un coin de ma tête, pour plus tard. Ou pas, d'ailleurs. C'est vrai, on entend souvent plein de choses qui se ressemblent d'une victime à l'autre, les personnes dressent toujours un bon portrait. Rares sont les fois où ont entend de mauvaises choses sur la personne concerné. Mais quelques informations m'attiraient plus que d'autres. Tout d'abord, on la qualifiait de "femme à attirer le regard" pour l'un, de "femme charmante et très attirante" pour l'autre. Rien d'étonnant au fond, dans ce genre d'affaire on s'en prend toujours à de très belles femmes. Même le plus grand des psychopathes, aussi frappé qu'il soit, prend le soin de se dégoter la plus sexy des femmes !
Je me fis aussi la remarque que cette fille ne devait pas être la plus intelligente pour tomber dans le piège d'un taré.... Même si je ne sais pas ce qui as pu se passer.... Ou alors que le criminel est vraiment doué et doté d'une intelligence suprême...

- Vous dites qu'elle était nouvelle dans votre service... Et vu son jeune âge je pense qu'il s'agissait de son premier emploi... Auriez-vous pris connaissance de son CV monsieur Johnattan ? Cela me serait fort utile de savoir quels études elle à suivie...

Bien sur, je n'en saurais rien. Il y a vraiment peu de chances qu'un médecin lise les CV des nouveaux arrivants, et encore, il faudrait qu'il s'en souvienne.
Autrement, l'histoire du coup de fil m'intriguait... Son ex la harcelait ? N'importe quel policier le soupçonnerait, mais pas moi. L'affaire serait trop simple. Or, tout me portait à croire que cette affaire serait compliqué, impossible même. Surtout que, si son ex l'aimait, il ne l'aurait pas tuer s'il voulait garder l'espoir de retourner avec elle. Même s'il n'avait peut-être pas contribuer directement à la disparition de Charlotte, il ne fallait pas totalement le mettre de côté. Et si elle s'était simplement enfuit avec lui, prise d'un élan d'amour envers lui ? Digne des films à l'eau de rose...

- Monsieur Mantis, j'ai besoin que vous vous rappeliez ce qu'elle vous as dit à propos de son ex. Etait-elle énervée de son appel ? Stressée ? Peut-être même l'un de vous d'eux l'à crois dans l'hôpital sans le savoir ...

Au même moment se déroulait derrière les deux hommes une scène... Qui en disait long. Aucun des deux "témoins" ne pouvait la voir, surtout qu'il ne s'agissait que d'une flic passant un coup de téléphone. Je n'entendais rien de sa discution, mais j'ai eu le temps d'apercevoir dans sa main le sachet plastique utilisé pour les pièces à conviction. Un tissu ? Oui, c'était ça. La flic raccrocha et sortit du parc. Je la vit monter dans une voiture de fonction. Elle allait surement l'emmener au laboratoire, et je saurais d'ici un cours temps s'il s'agissait d'un tissu appartenant la victime. Personnellement, j'en était persuadé. Mais si le tissu avait été arraché, il y aurait surement des marques de l'agresseur.

Jack était trop honnête pour aller fouiller sur les gens. Sans que cela m'étonne, il n'avait pas prit connaissance du dossier de Charlotte. Moi, de l'autre côté, je n'ai pas vraiment de scrupules pour ce qui est d'épier le petit monde. C'est une de mes plus grandes forces. J'ai beau passer pour un gentleman aguerri, je suis expérimenté en matière d'enquêtes et de potins en tout genre. Je suis attentif à l'actualité et un fin critique sur des sujets divers et variés. Je suis incontestablement un des meilleurs dénicheurs d'informations toutes catégories confondues ! Je pense qu'il est important et même nécessaire de cerner la personnalité et le parcours professionnel de chaque habitant. Si j'envisage un jour de m'élever au rang de maître du monde, je ne doute pas une seconde que mon savoir sera indispensable pour me faire respecter. "There is no darkness but ignorance." a écrit Shakespeare. Pendant un court instant, je fis mine de réfléchir. Je m'apprêtais à répondre à l'agent Lawson lorsqu'une sonnerie vint interrompre mon élan. Cette dernière provenait du téléphone portable du blond tenu à mes côtés. Il est préférable que je ne commente pas le son criard et accablant de cette malheureuse mélodie ! Ainsi Jack nous laissa avec une excuse à la clé. Il était appelé en renfort à l'hôpital, une urgence sois-disant. Je suis certain qu'au fond de lui, ça l'arrangeait de me laisser en compagnie de cet imperturbable et affligeant policier. Le traître ! Il ne manqua pas de me surprendre en utilisant mon prénom pour me saluer. Je lui renvoya sa politesse d'un signe de la main amical. Le pauvre avait l'air d'avoir attrapé un sacré coup de froid !

- Je vais moi-même devoir vous laisser monsieur l'agent. Je reçois des invités ce soir et je n'ai encore rien préparé ! Bien entendu, après avoir répondu à toutes vos questions, cela tombe sous le sens ! Hum, Charlotte était stressée. Du moins, elle ne semblait pas attendre cet appel. J'ai même pu distinguer un soupçon de peur sur son visage. Je ne vais pas jusqu'à accuser d'enlèvement cet homme mais j'imagine que cette piste n'est pas à écarter. Et même s'il n'a rien à voir avec cette affaire, il détient sûrement des précision au sujet de la victime. J'ignore le nom de son ex petit-ami. Cette conversation remonte à quelques jours, tout est un peu flou dans ma tête...

Derrière mon interlocuteur, j'apercevais les flics qui s'agitaient. Ils s'étaient tous agglutiné autour d'un espace restreint de pelouse. Ils allaient sans doute bientôt remballer. Je ne vis rien d'autre, si ce n'est les rares flocons recouvrant les uniformes des membres de la brigade. Je serrai calmement la main de l'agent de police et d'un ton sérieux, je lui glissais mes salutations les plus sincères.

- Sur ce, je vous souhaite une bonne continuation. Si vous avez la moindre question, vous pouvez passer à la mairie. Au plaisir de vous revoir dans de meilleures conditions, monsieur Lawson !

D'un bref signe de la main et sans faiblir, je m'éclipsai du parc avec brio. Heureusement que j'avais des gants parce que cette rencontre m'avait quelque peu remué. De cette façon, le chef n'avait pas constaté que mes mains étaient moites. Que cette situation est embarrassante !