Traumatisme = rdv chez le psychiatre (Pv: Jack)

Dimanche 16 Mars:

Je n’entendis pas la police entrer. Je ne faisais qu’écouter le bruit sourd que faisaient les battements de mon coeur. Cette fois, le temps avait jouer contre lui. Ou un moment d’hésitation? Je n’arrivais pas à enlever ces images de ma tête. Je voulais juste oublier tout ça, par tout les moyens possibles.
Ils me posèrent des questions, que je n’écoutai pas. Je restai là, sans bouger. Sans même les regarder. L’un d’eux me fis un signe. Pour voir si j’étais toujours en vie? Je crois que oui... Je ne savais plus vraiment. Si ça se trouve j’étais morte sans m’en rendre compte. Je levai la tête. Ils me regardaient tous. Pourquoi ne détournaient-ils pas le regard? Je voulais qu’ils me laissent tranquille p*tain! Je voulais leurs faire b*uffer leurs questions mais aucun son ne sorti de ma bouche.

«Il faudrait lui faire faire un suivi psychologique...»

Pourquoi disait-il ça comme ça celui-là?! Je NE suis PAS folle! Je n’ai pas besoin de faire ce genre de chose! Et pourquoi serais-je obligé de raconter ma vie à quelqu’un que je ne connais même pas???
Tout le reste c’est passé très vite. J’ai été emmenée dans une voiture de police, et j’ai peut être dû m’endormir, puisque je me suis réveillé ensuite dans une chambre qui n’était pas la mienne. D’hôpital peut être?

Cynthia Ina.
Ce nom était inscrit sur ma feuille de suivit, pour la simple et bonne raison qu’elle était ma prochaine patiente. « Patiente » n’était certainement pas le mot le plus adapté pour désigner ce genre de cas. La réalité était toute autre. Je devais effectuer ce que son médecin avait nommé « un contrôle de routine ». Rien de bien méchant, mais juste une analyse psychologique qui vise à déterminer si cette personne est apte ou pas à retourner dans le monde extérieur. Il est vrai que les agressions à domicile peuvent être traumatisante, surtout chez les jeunes personnes. Mais remarquez, Cynthia, bien que majeure, n’était totalement adulte mais n’était pas à considérer comme un enfant, loin de là. Alors pourquoi un contrôle ?
Je ne comprenais pas. Les patients que j’avais habituellement, n’auraient pas été traumatisés pour si peu. D’ailleurs elle ne l’était peut-être pas trop. Dans leurs cas, s’aurait été l’agresseur qui serait sur le lit d’hôpital, et non l’agressé. Certes il s’agissait ici de civils et non de militaires. Il est clair que j’avais du mal à m’y habituer. Mais tout de même, cette jeune fille n’avait pas douze ans. De plus elle vivait seule, ce qui témoignait d’une certaine autonomie et une claire prise de responsabilités de sa part. Elle pouvait certainement s’en sortir seule. Mais les ordres sont les ordres, bien que les personnes dans cette situation ne soient pas nécessairement enclines à se faire interroger par un psy.
Coupure du muscle adducteur du gros orteils avec entaille du ligament annulaire interne du tarse, accompagné de rougeur au coup... cette jeune fille allait mettre du temps à remarcher normalement. Mais elle avait eu de la chance ; elle aurait pu ne plus pouvoir marcher du tout.
Lorsque j’arrivais à sa chambre, le docteur Tagier venait de sortir de la pièce. « Elle est encore un peu sonné » avait-il dit. Mais il m’invita tout de même à entrer.
Ce n’est qu’à ce moment là que je réalisais un manque de blouse blanche sur moi. Je l’avais encore oubliée après le déjeuner... Et zut ! Le règlement de l’hôpital l’obligeait mais je ne m’y faisais pas... Tant pis, il fallait se contenter de ma chemise et de mon jean.
Je frappais à la porte avant d’entrer.
Elle était allongée là, une perf dans le bras, en position mis-assise sous le drap bleu hospitalier.
Je souriais, elle n’avait pas l’air à l’ouest.

- Bonjour Mademoiselle Ina. Je suis le docteur Jonatthan. Vous permettez que je m’asseye ?

En un sens, j'étais de retour à la case départ, étant donné que mon premier souvenir c'était fait dans un hôpital similaire à celui-ci. Mais tous les hôpitaux se ressemblent, alors bon... Mais je ne restai pas longtemps sur cette pensée étant donné que j'avais un horrible mal de crâne, et que mon attention était focalisé sur un des médecins qui regardait si j'étais réveillée. Puis je le vis quitter la pièce. Un silence de courte durée se mis en place, puisque peu après, on toqua à la porte. Un homme aux cheveux blonds et aux yeux bleus entra. Une visite? Quelqu'un que je connaissait? Mes yeux brillèrent jusqu'à ce que je me rende compte que c'était un autre médecin qui avait juste oublié sa blouse. Je ne pus cacher la déception qui se lu sur mon visage. Ça avait été stupide de ma part de penser ça, je n'avais plus de famille à part ceux qui m'avaient élevés et qui n'habitaient pas dans cette ville. Il m'avait demandé si il pouvait s'assoir, donc je lui répondis:

- oui, allez-y...

Je me méfiais, me demandant de quoi ce "docteur Jonatthan" devait s'occuper. Il ne devait pas s'occuper du côté physique, je crois que ceux s'occupant de ça étaient déjà passés. J'espérais alors qu'il n'était pas dans la psychologie.

Je m’asseyais alors sur le tabouret médical, placé quelques centimètres sur ma gauche. J’eus soudainement l’impression de poser mes fesses sur de la pierre, tellement s’en était inconfortable. Mais, probablement par habitude, je ne laissais paraître aucun signe de cette gène. Il valait mieux ça que de rester debout. Il fallait bien avouer que sortir en demandant : « Excusez-moi ? Vous ne pourriez pas m’apporter un fauteuil s’il vous plaît ? C’est que le tabouret n’est pas très confortable... ». L’infirmière ou l’aide soignante me prendrait pour un fou et m’enverrait paître aussi rapidement que possible.
J’avais toujours mon dossier en main et l’examinais de plus près, en lisant certains points rapidement.

- Mademoiselle Ina, on ne va pas se mentir, vous vous êtes faite agressée à votre domicile il y a quelques heures. Et beaucoup jugeraient cet événement traumatisant.

Je marquais un court temps de pause. Certains auraient jugés cette phrase trop directe, mais ma patiente était réveillée depuis plusieurs heures. Certains médecins franc et antipathiques avaient déjà dû l’informer de sa situation, et ils étaient tellement froids dans leurs manières de parler, de sorte qu’elle devait déjà avoir réfléchit à la gravité de sa situation.

- Croyez le ou non, je suis là pour vous aider. Tout ce que vous pourrez dire restera entre nous, je vous le promets. Je peux aussi comprendre que vous ne souhaitiez pas me parler, ce que je ne prendrais pas mal. Mais le plus important à l’heure qu’il est, est de savoir comment vous allez.

Je me redressais, et la regardait de mes yeux bleus clair, d’un regard réellement empathique.

- J’aimerais savoir comment vous vous sentez.

Il aurait été tout à fait compréhensible qu’elle ne souhaite pas engager la conversation, pensant qu’elle pourrait s’en sortir toute seule, sans l’aide de personne. Après tout, je ne connaissais rien de son passé, ignorant si elle avait déjà vu un psychiatre ou même une toute personne faisant office de confident. Certaines personnes sont beaucoup trop renfermées pour se confier. Je ne le prendrais pas mal, cela va de soit. Mais je n’étais là que pour l’aider.
Hors si elle ne le souhaitais pas, je ne pouvais rien faire...

Traumatisme = Rdv chez le psychiatre

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Il s'assit sur un tabouret en face de moi, avant de commencer. Il résuma ce qui m'était arrivé, une « agression à mon domicile ». D'après lui, beaucoup de personnes auraient jugés ce qui s'était passé comme traumatisant. Donc… L'étais-je aussi ? Traumatisée je veux dire… Sans doute… J'avais eu tellement peur que la police n'arrive pas à temps… Pourtant, cet homme entré chez moi… Il aurait pu me tuer, aurait pu. Et au dernier moment était parti. Je croisai les bras. Il fallait que je devienne plus forte d'une manière ou d'une autre…

Ce qui était sûr, c'est que le médecin travaillait dans la psychologie. Sinon, il ne m'aurait pas demandé si j'allais bien. Mais d'après lui, il était là pour m'aider. Devais-je lui faire confiance ? Lorsque je m'étais éveillée dans un hôpital, au « début » de ma vie actuelle, j'avais aussi dû discuter avec des médecins pour savoir comment je me sentais et de quoi je me souvenais. Je n'avais rien pu leur apprendre. Et malgré les nombreuses thérapies qu'on avait pu me faire suivre, ne m'étais jamais rappelé de mon passé. Tout ce que ça avait donné, c'est que la plupart des gens s'étaient mis à me plaindre sans pour autant m'aider. Des hypocrites… Alors, je ne voyais pas vraiment à quoi tout cela allait me servir…

Mais c'est bon… Puisqu'il était « nécessaire » que je lui réponde, je lui répondrai. Il fallait pour le moment juste que je lui dise comment je me sentais… Alors…

« Je ne sais pas trop… Comme une personne… qu'un inconnu a agressé chez elle… Je présume… »

Mes bras se serrèrent un peu plus autours de ma taille. J'avais fini par regarder par la fenêtre. Malgré le fait que le mois de Mars était bien entamé, il faisait encore froid dehors…

J’ai toujours cru qu’avant de mourir, la victime accordait sa dernière pensée à ses proches. Aux gens qu’elle aime et qui l’ont marqué. Qu’elle réfléchit a ce qu’elle a fait, ce qu’elle regrette et ce qui la tourmente. Même à la faculté il est apprit que les soldats, dans leurs dernières pensées s’adressent à leur famille au pays. Ils disent que leur esprit est serein et leur rythme cardiaque régulier. Ils partent en paix. C’est ce que disent les enseignants.
Moi je pense qu’ils n’ont pas beaucoup parlé aux morts.

« Putain de merde seigneur Dieu ! Sauvez-moi. »

Voilà la dernière chose que MOI j’ai pensé.

X

- Je ne sais pas trop… Comme une personne… qu'un inconnu a agressé chez elle… Je présume…

Le fait est qu’elle n’a pas juste été agressée. Elle a frôlé la mort de si près, qu’elle pourrait rivaliser avec ma propre expérience de la chose.
Et si je l’ai vécu atrocement, il pouvait en être de même pour elle comme pour tout le monde. Et de toute évidence, elle n’était pas décidé à parler de son ressentit, ce que je comprenais totalement en vue des conditions actuelles.

Vous savez, la mort c’est bien différent de ce que l’on imagine. On pourrait croire que c’est facile de l’accepter. Mais lorsqu’on en est à deux doigts, et que son souffle vous caresse le visage, alors chacun réagit comme le ferait n’importe quel animal : par instinct.
L’instinct le plus primaire qu’est la survie. Voilà ce qui trotte dans nos pensées quand on est sur le point de mourir. Or ce dernier se manifeste différemment selon les individus. D’où le problème nécessitant une consultation de vérification.

Posant mon bloc note, je la regardais attentivement, en tentant de faire passer un message à la fois clair et compliqué. Il fallait désormais la confronter au réel pour qu’elle comprenne bien l’enjeu dont il était question.

- Voyez-vous Mademoiselle Ina, peu de personnes ont approché la mort comme vous y avez été contrainte aujourd’hui.

Marquant une courte pause je repris enfin.

- Tant qu’il n’y a pas été confronté, l’individu lambda ne peut pas vraiment saisir ce que cela signifie. Mais ce qui est sûr c’est que ce n’est pas anodin dans l’esprit de quelqu’un. Ça marque. Différemment selon la personne, mais jamais on n’en ressort totalement indemne psychologiquement.

Récupérant mon bloc, je jetais un œil à son dossier, réalisant alors qu’il n’y avait aucun numéro à prévenir en cas d’urgence. Pas de famille ?

- Dans le cas de l’agression à domicile, cela se traduit chez les plus fort par une incapacité à rester chez soit. Constamment stressé à l’idée que les évènements ne se reproduisent. Alors on déménage et c’est réglé. Mais chez d’autres, les moins résistants, c’est l’apparition de troubles sérieux de la personnalité que même un changement de lieu de vie ne peut régler.

Je marquais de nouveau une pause pour lui laisser le temps d’emmagasiner.

- Comprenez qu’aujourd’hui, je suis là pour définir dans quelle catégorie vous vous trouvez. Pour votre bien personnel, comme pour celui des gens qui peuvent vous entourent. Aussi je réitère ma question ; Comment vous sentez-vous VOUS ? pas la personne lambda qui s’est faite agressée. Mais VOUS.

J’avais dit cela d’un ton le plus honnête et sérieux possible, en restant attentionné dans ma manière de dire les choses. Je ne souhaitais pas la traumatiser plus qu’elle ne devait déjà l’être, bien au contraire.
J’espérais cependant qu’elle appartienne à la catégorie un. De ceux qui déménage et c’est réglé. Pour son bien personnel.

Nul ne devrait subir ce que j’ai ressentit après l’opération Amira.

Traumatisme = RDV chez le psychiatre

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Lorsque je me suis réveillée à l'hôpital, il y a de cela 13 ans, je me suis souvent demandé pourquoi est-ce que j'étais la seule personne en vie de ma famille dont je ne me souvenais pas. Je n'ai jamais trouvé la réponse à cette question. Et jamais je n'aurai pensé que je me la reposerai aujourd'hui…

Le bruit de quelque chose se faisant poser sur les jambes de mon interlocuteur me sortit de mes pensées, me faisant, par la même occasion, sursauter. Puis je le sentis me fixer, et essayais malgré moi d'éviter son regard autant que possible. Il commença alors à m'expliquer ma situation plus en détail. Toutes les personnes confrontées à la situation de la mort imminente en ressortaient avec des séquelles psychologiques, plus ou moins grandes. Je pouvais donc très bien simplement avoir besoin de changer de domicile afin de ne plus avoir de problèmes, comme avoir des troubles tellement important que faire ceci ne suffirait pas.

« Comprenez qu’aujourd’hui, je suis là pour définir dans quelle catégorie vous vous trouvez. Pour votre bien personnel, comme pour celui des gens qui peuvent vous entourent. Aussi je réitère ma question ; Comment vous sentez-vous VOUS ? pas la personne lambda qui s’est faite agressée. Mais VOUS. »

… Moi ? Très honnêtement…

« Je… Ne sais pas… »

Me sentais-je bien ? Mal ? Ou encore dégoûtée ? Je n'en savais rien… Et si je pensais me sentir bien, l'étais-je réellement ? Ne risquais-je pas de me mettre à hurler en faisant seulement un pas dehors ? La situation était identique à cette fois il y a 13 ans… Et malgré que je me souvenais de ce qu'il s'était produit, j'étais incapable de mettre un mot sur ce que je ressentais en ce moment. Mais… J'étais encore capable de savoir ce que j'avais pensé lors de cette course-poursuite infernale. Je déglutis, avant de m'exprimer :

« Je sais juste que… Lorsque ça c'est produit… J'étais effrayée… Je ne… Faisais plus vraiment attention à… Ce qui m'entourait… J'ai juste la certitude que… Je ne voulais pas mourir… »

Je serrais un peu plus mon bras, et n'osais toujours pas le regarder en face.

« Je pense… Que j'ai eu beaucoup de chance… »

La chance que mon agresseur ait décidé de « jouer » avec moi avant de me tuer. Et qu'il l'ait fait trop longtemps, laissant une intervalle qui permit à la police d'arriver à temps. Sinon… Je frissonnais à cette pensée.

Sujet: Re: Traumatisme = rdv chez le psychiatre (Pv: Jack)

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