Décompressons... A notre manière !

Feat. Elisa Vitellius

« J’aime ces petits moments de calme avant la tempête... ça me rappelle Beethoven. »

Je refusais de me montrer trop entreprenant avec Elisa par simple mesure de précaution. La voix dans ma tête tentait de me convaincre de céder à mes pulsions et d'ainsi satisfaire mes envies de meurtre mais je luttais. Bien que l'alcool intensifiait mes hallucinations et mon mal-être permanent, je parvenais à garder une emprise sur mon corps. Sinon il y a longtemps que le sol serait maculé de rouge.

- Rien. Il n'y a rien à faire. Cela fait longtemps que les sentiments ont désertés mon cœur. Mais peut être qu'une infirmière avec un talent comme le votre sera y faire quelque chose ?

Je pense que ma remarque lui a plut. Elisa avait frôlé mes lèvres avec les siennes, m'offrant un baiser des plus restreints. Son baiser ? Il ne me faisait ni chaud ni froid. Il ne faisait que confirmer l'opinion que j'avais de ma partenaire. Je dois quand même admettre que ses lèvres sont délicieusement parfumées. Certes, elle continuait d'éveiller de l'intérêt chez moi mais à mes yeux, elle reste une femme prévisible et addicte à multiplier les aventures, elle me ferait presque pleurer ! Moi, c'est différent. Tout ce que je fais de toute façon, je le fais mieux que quiconque !

- Est-ce que de cette manière j’arriverais à vous soigner Monsieur Mantis…

Habile de sa part. Mais ai-je besoin d'être soigné ? Et surtout par quel moyen ?

Regarde la, Larry. Son cou est impeccable. Aucune trace, rien. Et sa peau, elle semble si fine, si lisse... Tu dois être le premier et le dernier à tenir fermement sa gorge entre tes mains. Il sera sans doute trop tard par la suite. Ne veux-tu pas voir l'allure qu'elle adopterait pour te supplier d'arrêter ? Et à quoi ses beaux yeux ressembleraient une fois éteints ? Elle serait tout de suite moins fière la petite ! Elle descendrait de son piédestal ! Imagine. Son visage déformé par la peur...

Oui mais non. Raisonne-toi Larry Atsan Mantis ! Il ne manquerait plus que tu lui sautes dessus ! J'avais déjà commis une grave erreur avec Charlotte. Et je ne parle même pas des poupées gonflables de l'autre soir ! Je me devais de me tenir tranquille, au moins pendant quelques temps. Autrement, nous en payerons le prix. Pour en revenir à la situation du moment, je laissai un sourire malicieux se dessiner sur ma figure alors que je fixai les pupilles singulières de la brunette et remuait doucement la tête de droite à gauche.

- Vous ignorez toutes les possibilités qui me passent par la tête !

Et heureusement qu'elle l'ignorait ! Par mégarde, s'il m'arrivait de me trahir à cause de mon taux d'alcoolémie dans le sang, je serai le bienvenue derrière les barreaux ! J'exagère un chouia. Ce ne sont pas deux ou trois formulations de travers qui grilleront ma couverture. Les gens mettront cela sur le compte de l'alcool, croyant à des délires, des rêves...

- Parlez-moi plutôt de vous, mademoiselle Vitellius. Une jeune mère célibataire venant avec sa fille dans ce petit coin paumé pour y ouvrir un centre de journalisme, c'est loin d'être banal !

Elle m'avait adressé un sourire chaleureux et je ne pu m'empêcher de lui trouver néanmoins du charme surtout lorsque son visage s'illuminait. Elle avait sûrement dû trouver nos querelles avec Gustave amusantes ! On a beau toujours se chercher, on s'apprécie au fond. Oui, Gustave doit être une des seules personnes dans ce monde moisi que j'apprécie. C'est un confident hors pair. J'étais ravi de voir Elisa de bonne humeur. Autant être en compagnie de quelqu'un qui a la joie de vivre plutôt que d'être avec un déterré ! Et c'est moi qui dis ça...

- Le cadre de vie. Pouvoir aller au travail sans trop de déplacement. Offrir le meilleur pour ma fille. Et puis faut dire aussi que de nos jour c’est tellement dur de rentrer dans le monde du travail que lorsque j’ai été engagé pas très loin d’ici j’ai foncé. Seulement, je ne me voyais pas vivre en pleine ville avec une gamine de 9 ans sur les bras. Alors venir ici c’était le mieux… Comme ça je ne suis pas loin de mon lieu de travail et si ma fille veux aller au parc, il est pas loin, si je veux aller voir mon cheval, c’est pas loin. Et au moins, que ce soit mon chien, mon chat, mon cheval ou encore ma fille, ne vivent pas dans la pollution !

Whaou, c'est un paquet d'informations en si peu de temps ! Elle entretenait donc une passion pour les animaux. De mon côté, j'avais adopté un serpent il y a des années de cela. J'ai toujours eu cette curieuse fascination pour les reptiles et en particulier pour les serpents. Ils changent de peaux lorsque l'ancienne est usée et tombe en miettes. Métaphore. Les animaux n'ont jamais été un problème pour moi. Je les supporte, m'attache à eux par la même occasion. Les enfants sont dans la même catégorie. Je les épargne et la raison m'échappe. L'idée de trucider une gamine mignonne en robe ne me vient aucunement à l'esprit ! Vous me direz, si elle portait un pantalon, ce serait le même traitement... Bref, je m'égare !

J'approuvais à ses paroles. J'habite à proximité de la mairie et cela me facilite la tâche. Pas de métro d*gueulasse avec des personnes aussi honnêtes que des hommes politiques, pas de RER long et ch*ant bondé de racailles bêtes comme leurs pieds... La liste est encore longue !

- Je comprends ce sentiment. C'est le cri de l'indépendance ! Pas de transports en commun à prendre, c'est plaisant. Mademoiselle Vitellius, une question me taraude. A votre âge, vous êtes toujours célibataire ? Je ne sous-entends pas que vous êtes vieille, ce serait déplacé ! Surtout que je me traiterai moi-même de vieux ! Même pas des petits amis sur votre tableau de chasse ?

Loin de moi l'intention de la draguer. Encore et toujours de la taquinerie. Mais je commençai à croire que je pouvais jouer avec elle et jouir de sa soumission. Maintenant que j'étais à sec d'alcool, la douleur revenait à vive allure à cause des médicaments et de la fichu gueule de bois que j'aurai demain matin. Miller ne m'en voudra pas si je prends ma journée... Je n'ai plus qu'à dénicher une excuse valable dans les prochaines heures ! C'est cette antiquité de Gaëlle qui est plus coriace ! C'est horrible ! La douleur est horrible ! Je vais mourir ! Je vais mourir à cause d'un traitement qui est censé calmer mes ardeurs et me "guérir" ! Respire Larry Atsan Mantis. Tu es en train de devenir parano, c'est mauvais signe ! Si mon crâne explosait, ce serait certainement moins douloureux ! Il faut que je me concentre mais impossible de me concentrer.

- Je vous demande pardon. Je dois régler des… des machins…

Je me levai et difficilement, me rendit dans les toilettes. Je m’enfermai dans une cabine et m’injectai dans le sang de la drogue à l’aide d’une seringue. Je suis un vieux maniaque toxicomane, je suis au courant ! Au moins ainsi, la douleur a disparu. Je sortis des toilettes avec un grand sourire, comme si de rien n’était. Me rapprochant d’Elisa, je déposai un baiser sur sa joue. Je perdais contrôle et en riant, je lançai.

- J’ai vomi sur une fille une fois en plein milieu de l’acte !

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Feat. Elisa Vitellius

« On finit toujours par partir en embrassant la mauvaise personne.  »

La drogue faisait son petit effet. J'étais totalement relax. Trop d'ailleurs. Si les flics m'arrêtaient, c'était direct au poste ! Pour empirer la situation, mes hallucinations me trituraient l'esprit. Vous savez, vous commencez à voir des fantômes, des couleurs qui se baladent tout autour de vous. Vous avez des flashs plein la tête et des délires psychédéliques. J'imagine même des personnes qui ne sont pas censées être ici. Le corps humain est une machine fabuleuse et fragile. Une substance peut chambouler votre organisme et le foutre en bouillis !

- Je comprends ce sentiment. C'est le cri de l'indépendance ! Pas de transports en commun à prendre, c'est plaisant. Mademoiselle Vitellius, une question me taraude. A votre âge, vous êtes toujours célibataire ? Je ne sous-entends pas que vous êtes vieille, ce serait déplacé ! Surtout que je me traiterai moi-même de vieux ! Même pas des petits amis sur votre tableau de chasse ?

Elle me ria au nez. Il semblait que j'avais dis quelque chose de drôle. Cela me fit sourire également. Le secret c'est de ne jamais se laisser déstabiliser. Montrez le moindre signe de faiblesse et votre ennemi en profitera à coup sûr pour vous porter le coup fatal ! Et puis dans l'état d'extase où je suis, je ne peux pas être de mauvaise humeur ou en colère. Je vois des papillons multicolores voler...

- Ce n’est pas parce que je n’ai personne dans ma vie que je n’ai pas de conquête. Vous savez quand les jeunes mères comme moi voient leurs jeunesses s’envoler après leur accouchement, personnellement, ma mentalité à ce sujet est restée au stade d’une vingtaine d’année. Apparemment j’aurais un certain charme qui ne laissait pas indifférent certain. Ne vous inquiétez pas Monsieur Mantis ma vie amoureuse ou sexuelle va très bien !

La question était rhétorique. Je savais pertinemment à quoi m'attendre comme réponse et je ne fus pas déçu. Bingo ! Elle a l'air d'enchaîner les copains en tout genre. Mais arrivent-t-ils à la combler ces mécréants ? J'en doute fortement. Des aventures d'un soir tout au plus. Et elle m'a parlé crûment. Je l’ai touché émotionnellement, c’est la seule supposition qui tient la route. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Si elle est tombée enceinte et a gâché sa vie, c’est uniquement de sa faute ! Je profite de la vie pour ma part. Pas de gosses épuisants sur le dos. Je suis libre et je fais ce que je souhaite quand je le souhaite. En effet, je suis seul mais comme dit le dicton : « Il vaut mieux être seul que mal accompagné. » Pour un misanthrope tel que moi, « être seul » est le cadet de mes soucis !

Je n’échappe pas au stéréotype italien. Je parle avec mes mains, de manière théâtrale et il m’arrive d’utiliser un ton séducteur pour appâter les gens. C’est ce que je fis à l’instant avec Elisa. Levant mes deux mains au niveau de mon torse et prenant un air non coupable, je la regardai avec des yeux ronds comme des billes.

- Aucunes raisons de m'inquiéter, mademoiselle ! Ma curiosité me pousse à vouloir en savoir plus sur votre cas, c'est aussi simple que cela ! Et ne vous vexez pas. Je tentais juste de m'assurer que vous aviez encore de l'expérience de ce côté là...

Je finis par un sourire. Je voyais une Elisa soupirante qui avait l’air de s’ennuyer. Si seulement, elle oubliait ses obligations parentales et se lâchait un peu plus ! Le coca citron pour tenir une soirée, c’est banal et sans intérêt. Dans les toilettes, je m’étais piqué au niveau de l’avant-bras et évidemment, j’avais dissimulé la piqure avec ma manche. Rien ni personne ne m’avait vu. Même cette enflure d’Arthur Launay – aussi fouineur soit-il – aurait découvert que dalle ! En revenant, je devins familier avec la belle qui ignora ma réplique. C’était mieux ainsi. Elle était trop occupée à régler à Gustave les innombrables verres qu’elle s’était enfilée en une poignée d’heures. Ultérieurement, elle reprit sa carte et se tourna vers moi.

- Je vous remercie pour cette soirée Monsieur Mantis. Elle m’a été très agréable.

Elle se leva gracieusement, prit ses affaires et s’éloigna. Gustave débarrassait le comptoir et le nettoyait par la même occasion.

- Tu as laissé une occasion te passer sous le nez, Mantis ! Avec tes répliques à la c*n, tu as du la faire fuir ! Et si tu étais moins coincé, elle te serait tombée dans les bras !

- Oh, s’il te plait, épargne-moi tes leçons de séduction, Gus’ ! dis-je en roulant des yeux. Tu n’as rien à dire, il me semble. Vu qu’à ton âge, tu es encore puceau !

- Hey, c’est une rumeur ça ! Lancé par Launay en personne ! J’ai déjà eu une petite amie, même qu’elle s’appelait… Euh… Fiona ? Sofia ?

- Te fatigue pas, mon frère ! Et puis, qui te dit que j’ai perdu la partie ? lançais-je avec un sourire sournois. Tu m’enverras la facture par la poste. Espérons qu’elle arrive avant trois mois dans ma boîte aux lettres ! Allez, kiss !

J’eu droit à un magnifique doigt d’honneur de sa part. Mais je ne le prenais pas mal. Gustave et moi on s’amusait à s’insulter par moment et même quand c’était sérieux, on finissait toujours par se réconcilier ! Je m’empressais de rattraper Elisa. Elle n’avait pas encore quitté le bar. A croire qu’elle m’attendait. Je l’arrêtais net dans sa course en lui touchant l’épaule. Après avoir attiré son attention, je m’emparai de ses lèvres dans un baiser fougueux et intense. Nos visages étaient si proches en retirant mes lèvres des siennes. Je m’adressai à elle d’un murmure suave et hypnotique.

- La soirée ne vient que de commencer... Il y a trop de monde dans ce taudis. Vous ne trouvez pas, E-li-sa ?

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Feat. Elisa Vitellius

« Les plus beaux yeux pour moi sont des yeux pleins de larmes. »

J’aurai pu tout simplement laisser Elisa me passer sous le nez. Mais tel un fauve sur sa proie, je ne lâche pas l’affaire. Et ce n’est pas par pur compassion ou par amour que je me retrouve à l’embrasser. Ce n’est pas parce que sa beauté et son habilité m’ont tapé dans l’œil que mes yeux pétillent sauvagement. Plus je la contemple et plus je suis pris de palpitations. Mon cœur fait écho à mes sentiments. Je m’arrête à chaque détail. L’incarnat de ses lèvres merveilleusement ciselées, son nez finement retroussé et ses yeux d’une dimension cosmique qui débordent d’élégance et de bonté. Les yeux sont le miroir de l’âme. En m’abordant, elle me dévoile ses moindres secrets et je suis capable de m’initier dans son cerveau comme dans du beurre. Je lis en vous comme dans un livre ouvert et je gratte, je gratte pour dénicher l’information qui entrainera votre soumission et votre perte. C’est la clé du succès. Pour survivre, il faut se montrer plus malin que son adversaire et ne pas avoir de scrupules. Les autres n’en auront pas pour vous, c'est la triste réalité.

Ce baiser fougueux me permit de savourer pleinement les lèvres de ma partenaire et de m’assurer que j’avais raison à son sujet. Sous ses airs brutaux, elle est en fait docile comme un chaton. Cependant, je ne la sous-estime pas car comme les félins, la demoiselle en face de moi possède des griffes dont elle a apprit à se servir ! Ses mains douces contre ma nuque m’offrirent des frémissements et ravivaient mon instinct de prédateur. Ma tension montait en flèche et je sentais mon coeur vibrer intensément au fond de ma poitrine.

- La soirée ne vient que de commencer... Il y a trop de monde dans ce taudis. Vous ne trouvez pas, E-li-sa ?

Et trop de bruit. On ne s’entend plus parler. Même moi qui d’habitude me conduit comme un p*tain d’énergumène après avoir ingurgité une bonne dose d’alcool, je peine à supporter les voix stridentes et les hurlements qui résonnent dans la salle. J’en ai passé des soirées à danser sur les tables en chantant à tue tête. Gustave peut en témoigner ! Je viens seul ou accompagné et repars avec une bonne gue*le de bois le lendemain matin ! Inutile de préciser que je flâne dans les clubs

- Si je décide de faire un effort et de rester avec vous Mantis, vous faites quoi pour le problème les personnes de ce bar ?

Arrogante petite jeune femme.

- Les personnes de ce bar ne sont qu'un problème mineur. Nous pourrions discuter ailleurs. Dans un endroit plus calme et plus... retiré.

Faire un effort ? Alors qu'en vérité, elle en meurt d'envie. Elle meurt d'envie de choisir cette option. Elle préfère rester dans ce bar miteux bourré de gens miteux plutôt que de retourner à sa petite vie bien rangée et de retrouver les obligations qu'elle a laissé en attente. De plus, elle a l'honneur de converser avec moi. Elle a assez de dextérité pour provoquer ma curiosité et mes tendances sanguinaires. Cette demoiselle parvint à stimuler mon avidité de carnage. Toi aussi. Tu meurs d'envie de la voir perdre ses moyens et de fondre en larmes à tes genoux. Oui mais je ne suis pas un animal. Je ne suis pas suicidaire pour m'attaquer à elle sous les regards d'une trentaine de personnes. Malgré que le bar commençait à se vider, le sentiment d'oppression était, lui, toujours présent.

J’étais placide et confiant. Elisa se rapprochait de plus en plus. Elle se rapprochait dangereusement. J’étais capable de lui tordre le cou mais je m’abstenais de le faire. Qui a dit qu’il fallait céder aux tentations ? C’est moi, oui. Cela s’avérait ardu de contenir mes fantaisies. Il faut que j’aille frapper Arthur, rien que pour me défouler et me libérer de cette déferlante de haine ! Ou je peux toujours réfléchir à de nouvelles insultes concernant Gaëlle ! Non. C’est une mauvaise idée. Moins je pense à eux, mieux je me porte ! Je réserve ces passe-temps pour des jours meilleurs. Bien qu’il m’ait presque impossible d’approcher Launay à cause de ses gardes du corps, je peux toujours me rabattre sur une photographie.

Concentrons-nous sur l'essentiel : Elisa. Je chassais les idées noirs de mon esprit et me focalisait sur ses yeux. Ses yeux emplis de tant de beauté. Il semblait qu'une aurore boréale s'était glissé à l'intérieur de la pupille et avait décidé d'y camper. La lumière glissée ondulait au rythme des battements de mon coeur. La drogue que mes tissus ont absorbé, est plus forte que je ne le croyais !

Larry Atsan Mantis, tu n'es pas curieux de connaitre le teinte particulière que prendraient ses yeux une fois éteints ? Et son sang... Quelle couleur aurait-t-il une fois versé ?

- Bon tu m’as dit une anecdote sur toi et ben je vais te dire quelques choses aussi… Je ne couche jamais le premier soir.  Et tu sais quoi ? Je crois que c’est mieux ainsi ! Vu ce que tu as ingérer aujourd’hui, tu ne me vomiras pas dessus n’est-ce-pas Mantis !

Manoeuvre classique et digne de sa personne. J'avais conscience que l'absurdité que j'avais débité tout à l'heure n'était pas passée inaperçu. Mon comportement imbécile suggérait que j'étais loin d'être sobre. J'avoue avoir eu par le passé des soirées bien arrosées qui se sont toutes finies par du sexe. C'était une expérience inédite étant donné que la danseuse sur lequel j'avais rendu mon Cheeseburger m'avait ensuite flanqué la plus grosse baffe de toute mon existence ! Bref, je ne devrai pas ressortir ces vieux dossiers, c'est embarrassant.

- Mademoiselle Vitellius, faites une exception à votre règle ! Je sens que vous avez du mal à tenir sur place. Vous mourez d'envie de m'avoir dans votre lit cette nuit, cela en devient ridicule ! Et au sujet de cette honorable jeune fille, sachez que c'était un accident. Je ne nie pas l'évidence car ce serait abject de jouer la carte "mensonges" avec vous ! dis-je en me mordant machinalement la lèvre inférieur.

Honorable ? Pff, quel comique je fais ! Je m'étais exprimé avec franchise. Je n'y allais cette fois pas par quatre chemins. Ce soudain entrain allait-il la convaincre ? J'en doute. La journaliste est assurément quelqu'un de borné.

Mon regard s'attendrit alors que j'effleurais sensiblement du bout des doigts de ma main droite les lèvres onctueuses de ma partenaire. Nous restâmes ainsi à nous contempler pendant quelques secondes. Quelques secondes qui me parurent durer une éternité. Puis, subitement, un tremblement parcourra mon corps dans son intégralité. Mon anxiété revenait à la charge. Je l'éprouvais dans mes veines et jusqu'au dans ma respiration. Et comme pour enlever toute discrétion, il fallait que ce soit de l'hyperventilation. Je retirai d'un geste vif et brutal, ma main des lèvres de la brune. Celle-ci, je la portai à ma bouche afin d'atténuer la puissance de mon souffle. Pas de résultat concluant...

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Feat. Elisa Vitellius

« Beaucoup de choses peuvent être préservées dans l'alcool : la dignité n'est pas l'une d'elles.  »

Trop près. Beaucoup trop près. La distance qui nous séparait était trop restreinte. Et je me sentais bouillonner de l'intérieur. Ma gorge se resserrait formant un entonnoir qui m'étouffait. Pour empirer la situation, il fallait qu'elle glisse ses mains dans les poches arrières de mon pantalon, augmentant en flèche la température de mon corps. L’anxiété était présente et prenait une place capitale dans mon comportement. Mais Elisa n’y prêta pas attention. Elle ne s’en était pas aperçu.

-Je vous ai noté mon numéro. C’est quand vous voulez qu’on remet ça. Ce n’est pas parce que je ne couche pas le premier soir, que je ne couche pas le lendemain… A vous de voir. Et puis, si je n’ai pas de nouvelle, je peux toujours venir vous trouvez à la mairie car je ne vous cache pas que vous m’êtes délicieusement désirable.

Mes demandes n’avaient pas été vaines finalement. La brunette était ouverte à toutes propositions à ce qu’elle laissait entendre. Le sourire que j’affichais à cet instant voulait tout dire. Je n’avais nullement besoin de mots pour exprimer mon consentement.

-Et puis au moins, vous serez entièrement là et entièrement prédisposez à faire ce que nous pouvons faire… Et peut être qu’il y aura moyen que nous sommes à égalité autour d’un verre de champagne vous ne pensez pas… ?

J’avais l’esprit ailleurs et mes jambes commençaient à me lâcher. Je murmurai un « Si, bien sûr. » tremblant mais en conservant ma prestance. Je sentis ses lèvres gober ma peau et un frisson me parcouru. J’aurai un souvenir de cette soirée, c’est le principal ! Il était néanmoins préférable que je ne m’en vante pas.

-Passez une bonne fin de soirée Mantis. Ne buvez pas trop.

Justement, j’y songeai. De toute manière, quoi que je lui dise, Gustave refusera catégoriquement que je prenne un nouveau verre d’alcool. J’avais atteins la limite qu’il avait fixé. Et je n’avais plus vraiment le cœur à boire. Elisa me laissa seule et je m’ennuyai au milieu des tables et chaises vides. Je peux remercier mon ami le barman de m’avoir raccompagné après son service. J’avais mes clés avec moi et je n’eu pas besoin de réveiller les domestiques. Je mis juste le double de temps pour ouvrir cette satanée porte à la c*n alors que je m’affalais pratiquement par terre ! En entrant je lançais mes affaires en vrac en bas de l’escalier, montait dans ma chambre, me laissait tomber dans mon lit douillet et m’endormi avant même de pouvoir me déshabiller.

//FIN DU RP//

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